Valeo – Saint-Quentin-Fallavier : mobilisation contre les menaces defermeture17/07/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/07/P10-2_D%C3%A9brayage_%C3%A0_Valeo_Saint_Quentin_Fallavier_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C524_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Valeo – Saint-Quentin-Fallavier : mobilisation contre les menaces defermeture

Lundi 15 juillet, une centaine de travailleurs de Valeo à Saint- Quentin-Fallavier, dans l’Isère, étaient en grève à l’appel des syndicats SUD industrie et de la Confédération autonome du travail contre la menace de cession ou de fermeture du site.

Illustration - mobilisation contre les menaces defermeture

Ce jour-là, lors d’une réunion de CSE, la direction a confirmé chercher un repreneur, usant de prétextes fallacieux. Sur le site, qui produit des démarreurs et d’autres éléments électriques, la stratégie et les résultats seraient mauvais. Mais les travailleurs ne se sentent pas concernés par les choix d’un groupe qui est riche à milliards. Valeo est l’un des principaux équipementiers automobile, avec 22 milliards de chiffre d’affaires, et plus de 110 000 salariés dans 29 pays. Il fournit tous les grands constructeurs automobiles, comme Stellantis qui a fait plus de 18 milliards d’euros de bénéfices en 2023. Ces profits mirobolants viennent de la course effrénée pour produire toujours davantage avec toujours moins de bras.

Initialement, cette réunion du CSE devait se tenir sur le site de Saint-Quentin-Fallavier, mais échaudée par un précédent débrayage, la direction l’avait délocalisée en région parisienne, avant de changer de lieu à la dernière minute. Courageuse mais pas téméraire, elle l’avait gardé secret, craignant un rassemblement où les travailleurs auraient exprimé leur colère. Les ouvriers sont lucides : la direction a mis fin aux missions de la plupart des intérimaires. Par contre, elle a recruté ses mercenaires pour mener l’attaque : une nouvelle DRH spécialisée dans les « missions de transition » (comprenez les fermetures de sites), et un nouveau directeur venant tout droit du site d’Amiens où il a conduit le dernier plan de suppression d’emplois de Valeo.

Le site de Saint-Quentin n’est pas le seul menacé, celui de La Suze-sur-Sarthe connaît la même attaque. Depuis des années, les patrons mènent une guerre contre les travailleurs du groupe. Une ouvrière ayant connu la même situation sur un autre site a ainsi mis en garde ses collègues, expliquant qu’il s’agit de la stratégie du groupe pour fermer une usine en laissant le sale boulot au repreneur. L’ambiance était à l’unité et à la solidarité, y compris quand le député local RN nouvellement élu est venu se montrer. Les salariés étaient en colère contre sa présence et lui ont demandé de partir : il a préféré aller discuter avec la nouvelle direction du site. Un travailleur a dit : « On ne veut pas de diviseur, nous, ici, on est plusieurs nationalités. »

Les travailleurs savent qu’ils ne vont pouvoir compter que sur eux-mêmes et leur combat, que ce soit pour garder leur emploi ou faire payer l’entreprise, conscient que, « à plus de 50 ans, on ne retrouvera jamais de travail ». Ils sont motivés pour reprendre la mobilisation dès la rentrée.

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