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- Lutte ouvrière n°2906
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Leur société
Travailleurs sans papiers : régularisation pour tous !
Jeudi 2 avril, plusieurs dizaines de membres du collectif des travailleurs sans-papiers de Vitry-sur-Seine ont déployé deux banderoles sur les marches de la Grande Arche de la Défense.
Ce monument a été inauguré en 1989, construit par plus de 2 000 ouvriers, sans doute parmi eux de nombreux immigrés dont deux qui y ont perdu la vie. Comme le rappelle une banderole, « une instruction la plus humaine possible des dossiers » était la phrase prononcée par Darmanin lors d’une réunion tenue le 29 septembre 2022, en présence du comité, et à la demande de la députée communiste de Gennevilliers Elsa Faucillon.
À la suite de cette rencontre, 83 ouvriers de RSI, une société d’intérim spécialisée dans le bâtiment, en grève depuis décembre 2021, avaient obtenu un récépissé d’une validité de six mois, avec autorisation de travail. Contents de cette situation, même si elle n’était que provisoire, ils avaient levé leur piquet de grève qu’ils tenaient depuis plus d’un an. Mais six mois plus tard, lors du renouvellement, alors qu’ils avaient tous trouvé un emploi, seuls dix-huit avaient vu leur autorisation de travail prolongée d’un an, et elle va bientôt arriver à expiration. Les 65 autres étaient retournés à la situation de sans-papiers, alors que les autorités n’avaient absolument rien à leur reprocher. L’État venait de faire, de 65 ouvriers, à nouveau 65 sans-papiers.
La situation est aussi dramatique pour les autres travailleurs sans papiers de Chronopost à Alfortville et DPD au Coudray-Montceaux, en région parisienne, qui ont démarré leur lutte en même temps que ceux de RSI. Sur les 200 du piquet de Chronopost Alfortville, seuls quinze ont été régularisés, et la préfecture a fait savoir dernièrement qu’elle fermait la porte à toute autre régularisation.
Un peu étonnés de ce rassemblement, des passants se renseignaient avec sympathie sur la situation de ces travailleurs qui, par leur présence, ont montré qu’ils étaient toujours là et exigeaient leur régularisation. Ils veulent sortir de cette situation révoltante de clandestins dans laquelle ils sont contraints de vivre, alors qu’ils travaillent tous.