Stellantis – Vesoul  : tests salivaires, prétextes à sanctions26/11/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/11/une_2991-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Stellantis – Vesoul  : tests salivaires, prétextes à sanctions

Les tests salivaires ont été mis en place il y a moins de deux ans sur le site de Stellantis Vesoul.

Ces tests appliqués aux caristes qui sont environ 800 sur le site sont systématiques lors d’incidents comme la chute d’un container. Comme le disent les caristes, « faire tomber un container, c’est comme ça qu’on apprend le métier ».

Ces tests, par-delà les sanctions, visent à dédouaner la direction en rejetant la faute sur le cariste. Il faut préciser que la situation catastrophique de surstockage et le manque de place font que les containers encombrent les allées, y compris celles réservées aux pompiers. Dans certaines, des pièces comme les côtés de caisse ne peuvent pas passer.

En 2025, la direction a fait 250 tests dont six se sont révélés positifs. Cela correspond donc à 250 incidents, soit plus d’un par jour ! Il y a de plus un risque (10 %) de faux positifs.

Fin septembre, un cariste ayant 30 ans d’ancienneté a été sanctionné de 10 jours de mise à pied et d’un mois de mise au sol suite à un contrôle salivaire positif. La même semaine, un intérimaire a été licencié pour le même motif, tout comme un autre intérimaire mi-octobre.

Tout récemment un salarié a été contrôlé positif au cannabis, alors qu’il n’a jamais fumé de sa vie. La contre-expertise, réalisée par le médecin du travail avec un test d’urine, s’est révélée négative. Les tests d’urine, contrairement aux tests salivaires sont fiables, mais les traces de cannabis restent plusieurs semaines avant de disparaître et un test positif ne peut pas révéler la date de la prise.

Auparavant, la médecine du travail faisait des tests d’urine avant de faire monter le cariste sur l’engin, aujourd’hui elle le fait après et la conséquence est la sanction. Il existait aussi une association APV (amitié Peugeot Vesoul) qui faisait de la prévention sur l’alcool et les drogues sur le site. Considérée comme un modèle pour le groupe, elle était animée par des militants syndicaux, mais la direction lui a coupé les moyens et elle a disparu.

Aujourd’hui, fini la prévention, la direction sanctionne et licencie à bas coût.

Tout cela fait beaucoup discuter pendant les pauses. Certains caristes parlent de faire tomber les containers ensemble pour se retrouver au sol et mettre la direction dans la panade. L’incapacité à respecter les protocoles du CACES, le Certificat d’aptitude à la conduite en sécurité, pourrait aussi amener à exercer un droit de retrait collectif, mais ils devraient alors récupérer le travail.

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