Stellantis – Poissy : débrayages contre le sous-effectif18/09/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/09/PSA.jpg.420x236_q85_box-98%2C0%2C832%2C412_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Stellantis – Poissy : débrayages contre le sous-effectif

À l’usine Stellantis de Poissy, où sont fabriquées l’Opel Mokka et la DS3 Crossback, des travailleurs des deux équipes ont débrayé ces derniers jours pour dire qu’ils en ont assez des suppressions de postes.

Illustration - débrayages contre le sous-effectif

La préoccupation principale de la direction de Poissy est de supprimer des postes. Après avoir diminué la cadence de huit véhicules par heure, elle prétend que l’usine est en « sureffectif ». Elle a donc renvoyé au chômage tous les intérimaires, puis mis en place une batterie de mesures pour vider l’usine des ouvriers en CDI, via un plan de départs volontaires. Comme cela ne suffit pas pour les pousser dehors, elle mute de force des ouvriers d’autres secteurs sur des poste en chaîne au Montage, là où ils sont les plus durs, n’hésitant pas à s’en prendre à des ouvriers de plus de 55 ans. Elle oblige également les professionnels de Maintenance à passer trois mois sur chaîne.

Loin des mensonges de la direction, le sous-effectif est constant et le travail n’a jamais été si pénible. Les moniteurs sont constamment en postes et des chefs d’équipe se retrouvent régulièrement sur chaîne. Les travailleurs doivent enchaîner les samedis obligatoires en heures supplémentaires.

Sentant monter l’exaspération, les militants de SUD ont organisé le 4 ou le 12 septembre, selon l’équipe, un débrayage dans chaque équipe. Ces débrayages ont réuni près de 110 ouvriers au total au Montage. Cela faisait très longtemps que les travailleurs ne s’étaient pas mobilisés. Dans les deux équipes, ils ont défini leurs revendications et les ont votées : des embauches, le respect de la cadence et l’arrêt des mutations forcées.

Dès le lendemain du premier débrayage, la direction a fait savoir qu’elle allait faire venir 20 ouvriers de l’usine Fiat Mirafiori de Turin en Italie. C’est bien trop peu, mais c’était un premier recul, qui a encouragé les ouvriers de la contre- équipe à débrayer à leur tour. Ce deuxième débrayage, toujours minoritaire, a obligé la direction à annoncer la reprise d’une vingtaine d’intérimaires qu’elle venait de licencier.

En débrayant, même à une minorité, ces travailleurs ont commencé à changer l’ambiance au Montage. C’est un gage pour encourager les nombreux hésitants qui n’ont pas osé franchir le pas. La voie est ouverte pour répliquer aux attaques qui se poursuivent, en ayant conscience que, pour faire reculer vraiment la direction, l’action devra aller au-delà.

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