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Dans le monde
Sommet de l’OTAN : le bœuf et les grenouilles
L’OTAN est cette alliance militaire des pays d’Europe de l’Ouest sous commandement américain qui visait, en 1949, à préparer la guerre contre l’Union soviétique.

L’URSS disparue, l’OTAN a servi de véhicule à la reconquête ou à la retombée des pays de l’ex-glacis soviétique dans le giron occidental, c’est-à-dire sous la domination du capital américain et, dans une moindre mesure, allemand, français, britannique, etc.
Devant cette poussée allant jusqu’à l’installation de bases militaires aux frontières russes, Poutine a contre-attaqué en envahissant l’Ukraine, suscitant une mobilisation accrue de l’OTAN et trois ans de guerre fratricide et sans issue. Après quoi, Trump, redevenu président, négocie désormais avec Poutine un partage des dépouilles et des minerais ukrainiens. Le chancelier allemand, le président français et le Premier ministre britannique, fournisseurs d’armes et de discours guerriers antirusses, sont priés de s’aligner derrière le chef à l’occasion de la conférence de l’OTAN, et de manger leur chapeau, avec ou sans sauce hollandaise.
Mark Rutte, le secrétaire général de l’OTAN, relaie l’exigence américaine de porter les dépenses militaires de chaque pays membre à 5 % du PIB, soit des centaines de milliards d’euros supplémentaires. Le fait que ces dépenses délirantes ne peuvent se faire qu’en étranglant les populations n’entre pas en ligne de compte, pas plus aux États-Unis qu’ailleurs. L’OTAN, comme l’état-major américain, insiste sur l’interopérabilité des armes : les matériels et les soldats des différents pays doivent pouvoir agir ensemble. Et quoi de mieux pour cela que d’acheter en chœur du matériel américain, d’être formés et encadrés par des spécialistes américains ? Les marchands de mort européens, Dassault, Rheinmetall, Leonardo et quelques autres, ainsi que leurs visiteurs de commerce, Macron, Merz et Meloni, protestent faiblement et, surtout, loin des oreilles du chef et des sommets de l’OTAN. Quoi qu’il en soit, Lockheed-Martin ou Dassault, les budgets militaires ont déjà augmenté et augmenteront encore.
Tous ces chefs d’État plient le genou devant les voltefaces de Trump, en Ukraine, puis au Moyen-Orient, consentent aux massacres et aux mensonges éhontés de son homme-lige Netanyahou, approuvent la prétention de l’impérialisme de tout régler à coups de canon, quoi qu’ils aient dit avant. C’est ainsi qu’un Macron peut se réveiller tardivement en parlant de la nécessité de reconnaître un État palestinien, puis se coucher en approuvant les bombardements israéliens sur l’Iran. Que va-t-il avaler à La Haye ? Le secrétaire général Rutte en donne une idée, disant que le Moyen-Orient est en dehors des compétences de l’OTAN tout en soutenant les bombardements israélo-américains, qui, d’après lui, ressortent de la légitime défense.
L’impérialisme le plus puissant dicte sa loi aux autres. Cela a commencé il y a un siècle et s’est institutionnalisé, après la Deuxième Guerre mondiale, entre autres avec l’OTAN. Cela ne dépend pas de la personnalité du président américain du moment, mais des rapports de force financiers, industriels et militaires. Simplement, les foucades d’un Trump et son cynisme à toute épreuve donnent une piteuse image des grands chefs du « monde libre » que prétendent être Macron, Merz ou Starmer.
Si cela ne se passait pas dans une ambiance générale de marche à la guerre, on pourrait presque en sourire.