Solidarité avec les sans-papiers !25/06/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/06/sansPap.png.420x236_q85_box-0%2C126%2C800%2C576_crop_detail.png

Leur société

Solidarité avec les sans-papiers !

Dès le matin du 19 juin, à la gare du Nord, un important dispositif de police a été mis en place.

Illustration - Solidarité avec les sans-papiers !

Accompagnés de la Sûreté ferroviaire, les policiers avaient quadrillé la gare et ostensiblement contrôlé toutes les personnes qui, à leurs yeux, ressemblaient à des Africains, Maghrébins, Pakistanais… dont au moins deux collègues de la gare – un agent commercial et un conducteur. Le ton des policiers était martial et méprisant. Lorsqu’on n’a pas la bonne couleur, on est suspect à leurs yeux. Plus tard dans la matinée, le ministre de l’Intérieur est venu faire son spectacle, accompagné des préfets et de dirigeants de la SNCF.

En voyant ce dispositif, une grande majorité de travailleurs ont exprimé de l’indignation et de la colère. L’attitude des policiers, de Retailleau, leur racisme décomplexé, étaient révoltants : ces attaques ciblaient des travailleurs parmi les plus exploités, ceux qui prennent les premiers trains pour aller sur les chantiers de BTP, dans les entreprises de nettoyage et les usines, qui ont bien des liens avec les salariés de la SNCF. Un collègue a appelé deux de ses connaissances sans papiers pour leur dire d’éviter les gares ce jour- là.

Beaucoup ont fait le lien avec les attaques anti-immigrés aux États-Unis, certains disant qu’il faudrait les mêmes réactions de soutien aux sans-papiers qu’en Californie pour refuser qu’une partie des travailleurs soit attaquée.

La direction a demandé aux agents de signaler les affiches sauvages dans les gares. Un collectif avait mis des affiches en plusieurs langues prévenant des rafles et donnant un numéro de téléphone pour une aide juridique. Aucun agent n’a signalé ces affiches et elles sont restées toute la journée.

Dans l’après-midi, à l’appel d’une association d’aide aux migrants, une manifestation d’une cinquantaine de personnes s’est déroulée en gare. Certains voyageurs l’ont rejointe. Cela a bloqué pendant un moment la circulation des trains, donnant plus de travail aux agents et à ceux qui affichent les trains et les annonces. Mais aucun n’a protesté, une collègue disant : « C’est pour la bonne cause. »

En gare, lors de précédentes discussions, certains travailleurs se demandaient si, avec l’arrivée de sans- papiers, tout le monde aurait du travail. Mais face à cette attaque, seule la solidarité envers les travailleurs sans papiers s’est exprimée.

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