La généralisation du Service national universel, initialement prévue pour 2026, avait été abandonnée pour des raisons budgétaires, la Cour des comptes en estimant le coût à 10 milliards d’euros. Mais depuis, la frénésie guerrière a pris un tout autre rythme, Donald Trump ayant affirmé que l’Europe devrait se défendre elle-même sans compter sur les USA. Dans tous les pays européens les budgets de l’armée crèvent des plafonds. Partout on parle de rétablissement voire d’instauration du service militaire et d’augmentation du nombre des réservistes. Pour les gouvernants, il faut dès maintenant impliquer la population dans une guerre qui n’est pas la sienne, mais qu’on s’ingénie à lui présenter comme inévitable.

Dans son entretien à la presse régionale, Macron annonce des décisions dans les prochaines semaines, prétextant une inquiétude qu’il a lui-même propagée. « Je pense que nos compatriotes sont lucides sur la menace, son caractère multiforme et la nécessité de faire appel à leurs compétences et à leur engagement ». Il écarte pour l’instant le rétablissement du service militaire, auquel les chefs de l’armée eux-mêmes s’opposent. Mais une nouvelle version du Service national universel sous la forme d’une véritable préparation militaire, pourquoi pas ?

Et puis, surtout, il y a l’augmentation de la réserve opérationnelle. Celle-ci est composée d’hommes et de femmes ayant vocation à renforcer l’armée en France ou à l’étranger. Selon leur contrat, ils peuvent être sous les drapeaux de 5 à 120 jours par an, mais le ministre des Armées ou de l’Intérieur peut porter cette durée à 210 jours. En clair, c’est autant de soldats qui viennent grossir les rangs de l’armée. Les effectifs de cette réserve sont de 40 000 hommes et le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, voudrait les porter à 100 000.

Pour préparer la guerre, il ne suffit pas de fabriquer du matériel militaire. Il faut aussi embrigader des hommes et des femmes. Macron s’y emploie aujourd’hui.