SNCF : il faut lutter et non signer !18/12/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/12/P11-1_Assembl%C3%A9e_des_gr%C3%A9vistes_%C3%A0_Strasbourg_le_12_d%C3%A9cembre_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C799%2C450_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : il faut lutter et non signer !

Avant la journée du 12 décembre, les syndicats avaient déjà appelé l’ensemble des cheminots à une « grève-ultimatum » le 21 novembre contre la liquidation de fret SNCF, la privatisation des TER et l’éclatement de SNCF Réseau.

Illustration - il faut lutter et non signer !

En effet, le gouvernement a programmé la disparition de Fret SNCF au 1er janvier 2025, le transfert de 4 500 cheminots dans des filiales de droit privé et la suppression de 500 emplois. Dans les TER, l’ouverture à la concurrence a aussi comme conséquence le transfert des cheminots concernés à des entreprises privées ou à des filiales de la SNCF, au fur et à mesure des appels d’offre, avec à la clé une régression en matière de salaires et de conditions de travail. Les syndicats réclamaient donc un « moratoire » et menaçaient d’un appel à une grève illimitée à partir du 11 décembre au soir « en l’absence de réponse du gouvernement et de la SNCF ».

Selon la CGT, 25 % des cheminots étaient en grève le 21 novembre au niveau national. Le chiffre est certes inférieur à ce qu’il a été lors de la mobilisation contre la réforme des retraites, mais la grève était majoritaire dans plusieurs ateliers ou dépôts. Dans plusieurs secteurs, le mécontentement concernant les bas salaires et le manque d’effectifs s’exprime sous forme de grèves locales, comme au technicentre de Trappes où la direction a préféré céder aux grévistes. Cela montre qu’il est réel, et, au moment où les attaques, plans de licenciements, blocage des salaires, tombent sans discontinuer, la question d’une riposte générale est posée.

Or, non seulement au lendemain du 21 novembre, les quatre organisations syndicales, CGT, Sud-Rail, CFDT et UNSA, n’ont pas tenu ce langage et cette perspective, mais, sous prétexte de concessions minimes, elles ont toutes signé l’accord avec la direction avalisant la liquidation de Fret SNCF ! La CFDT et l’UNSA ont aussi signé l’accord avalisant l’ouverture à la concurrence des TER et se sont retirées de l’appel à la grève du 12. La CGT et Sud-Rail, elles, ont bien maintenu leur appel, mais comment appeler sérieusement à combattre ce qu’on a cautionné par sa signature ? Ce n’est certainement pas la demande d’un « débat parlementaire sur l’avenir de Fret SNCF », par la fédération CGT cheminots, qui représente une perspective.

Malgré cela, de nombreux cheminots ont à nouveau tenu à être en grève le 12 décembre et dans plusieurs endroits des assemblées se sont tenues. Certaines ont voté, même minoritaires, la reconduction de la grève pour montrer leur volonté de lutte.

Dès le 15 décembre, date de transfert de cheminots d’Amiens, Nantes, Nice-Marseille à des filiales, des grèves ont éclaté parmi les cheminots concernés. Ils s’opposent à la dégradation des conditions de travail et à l’augmentation des tâches, et réclament la garantie de rémunération pour tous.

Les revendications des cheminots sont fondamentalement les mêmes que celles de l’ensemble des travailleurs. C’est autour de ces revendications que devra se mener la lutte et il faudra qu’elle soit menée sous le contrôle des grévistes.

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