L’opération commerciale s’inscrit dans la montée des tensions dans cette partie de l’Europe, accentuée depuis la guerre en Ukraine. Macron a déclaré qu’en remplaçant ses vieux Mig-29 russes le régime de Belgrade serait arrimé à l’Union européenne. Un contrat d’armement est donc désormais apprécié comme un bon point pour l’entrée dans l’UE, à laquelle la Serbie a fait une demande d’adhésion en 2011.

Pour le reste, Macron a été moins regardant. Au pouvoir depuis 2014, la proximité d’Aleksandar Vucic avec des clans mafieux ne fait pas mystère. Ancien ministre de l’Information de Milosevic, Vucic contrôle les médias et sature la télévision de ses allocutions, 300 en une année. Les élections sont truquées de notoriété publique et Vucic, tout en se disant pro-Européen, joue sur la fibre nationaliste.

Les Rafale vont donner à la Serbie une puissance de feu supplémentaire alors que les territoires de l’ex-Yougoslavie d’où elle est issue demeurent une poudrière. Les risques d’explosions se rappellent de plus en plus à l’actualité, que ce soit en Bosnie- Herzégovine ou au Kosovo. Entre la Croatie – qui a acheté des Rafale d’occasion en 2021 – et la Serbie, les poussées de fièvre sont régulières et les Balkans sont entrés dans une course à l’armement.

Et dans l’immédiat, les 6,5 millions d’habitants de la Serbie devront supporter le fardeau des 2,7 milliards…