Scientifiques américains : un accueil tout en hypocrisie19/03/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/03/P13-2_Musk_vire_les_astronautes_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C1994%2C1197_crop_detail.jpg

Leur société

Scientifiques américains : un accueil tout en hypocrisie

Illustration - un accueil tout en hypocrisie

Le 13 mars, la ministre de l’Éducation, Borne, a soutenu le projet de l’Université Aix-Marseille d’accueillir jusqu’à quinze chercheurs américains qui viendraient « poursuivre leur recherche en toute liberté », alors que l’administration Trump a pris plusieurs mesures qui menacent le financement et l’indépendance de la recherche publique.

Dans la santé par exemple, le financement de projets par le National Institutes of Health a été suspendu avant d’être partiellement rétabli par des juges, mais le lancement des nouveaux projets reste gelé. Des centaines de scientifiques des agences fédérales, notamment dans le domaine climatique, ont été licenciés. La National Science Foundation, qui finance une part importante de la recherche publique avec 10 milliards de dollars, est menacée de perdre un tiers de son budget. L’inquiétude domine d’autant plus que certains sujets comme le climat ou les inégalités sociales sont visés pour des raisons idéologiques. Le 7 mars, des chercheurs ont manifesté aux États-Unis sous le slogan « Stand Up for Science » et le mouvement a été relayé jusqu’en France.

C’est dans ce contexte que l’université d’Aix-Marseille prévoit d’accueillir une poignée de chercheurs américains. Ce soutien symbolique est surtout une opération de communication. Les postes proposés sont des CDD de trois ans, alors qu’ils s’adressent à des chercheurs confirmés ayant déjà travaillé au moins deux ans après un doctorat. La proposition est à la mesure des moyens qui manquent pour embaucher et créer des emplois pérennes.

Borne pose volontiers sur la photo et présente fièrement la France comme le défenseur de la « liberté académique ». En réalité, année après année, l’enseignement supérieur et la recherche du pays ont de moins en moins les moyens de fonctionner. Mais les discours, eux, ne coûtent rien…

Partager