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Dans les entreprises
Sanofi : tout pour le profit
Mardi 30 avril, plusieurs centaines de travailleurs étaient rassemblés devant le siège de Sanofi, avant de se rendre à l’assemblée générale des actionnaires du groupe, au Palais des Congrès à Paris.
Un mois plus tôt, le 28 mars, le géant de la pharmacie avait annoncé sa « stratégie globale » pour l’horizon 2024-2026, son ambition de « devenir un leader de l’immunologie » et pour cela… de supprimer 330 emplois en recherche et développement !
La stratégie globale n’est bien évidemment pas de savoir quels sont les besoins en termes de santé publique. Elle n’est pas de discuter et de mettre en commun avec les autres géants mondiaux de la pharmacie les résultats de leurs recherches, afin de permettre à l’humanité de bénéficier de leurs avancées et découvertes. Non, elle est de définir ce qui rapportera le plus. Une armada de financiers et autres spécialistes de la prospective et de la stratégie ont défini qu’à l’horizon 2026 l’immunothérapie est et sera beaucoup plus rentable que les traitements de cancérologie. 330 emplois de recherche en cancérologie, dont 288 sur le site de recherche de Vitry-sur-Seine, doivent donc être supprimés.
Voilà des années que Sanofi se restructure, vend des pans entiers de fabrication ou de distribution et ferme des sites de recherche. Voilà des années que les actionnaires empochent les dividendes et qu’ils en veulent toujours plus. La santé est le moindre de leurs soucis, et le fait que leurs décisions provoquent des ruptures de médicaments, des difficultés pour se soigner, et mettent en danger ceux qui travaillent et produisent toutes leurs richesses, ne compte pas. Pour eux, les médicaments sont des marchandises. D’ailleurs, il suffit de voir comment Sanofi s’écharpe aujourd’hui avec le ministère de la Santé.
Le 24 avril la Direction générale de la santé (DGS) annonçait aux pharmaciens que, pour la campagne de vaccination de l’hiver prochain, il ne faudra pas compter sur Efluelva, un vaccin antigrippal produit par Sanofi. En effet il ne sera bientôt plus disponible. Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas vendu assez cher, répond le laboratoire aux 6 milliards de bénéfices. Il était jusqu’à présent vendu 30 euros la dose, soit un prix trois fois supérieur aux autres vaccins antigrippaux. La raison, selon Sanofi, est qu’Efluelva est plus concentré, plus efficace chez les personnes de plus de 65 ans. Mais aujourd’hui, à l’heure de la révision de la fiche du produit et donc de son prix, la Direction générale de la santé voudrait qu’Efluelva soit vendu au même prix que les autres vaccins, conformément à des études qui montreraient que ses bénéfices ne justifient pas un prix trois fois plus élevé. Alors, Sanofi retire ce vaccin du marché.
Qu’il s’agisse des emplois, des conditions de travail, de la production de médicaments ou de science médicale, il n’y a pas à chercher les raisons des décisions ailleurs que dans les comptes bénéficiaires de Sanofi.