Renault Technocentre  Guyancourt : nouveaux prétextes, mêmes attaques04/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2927-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Technocentre  Guyancourt : nouveaux prétextes, mêmes attaques

Les constructeurs européens se plaignent depuis des mois de l’arrivée des constructeurs chinois et de leurs véhicules électriques à bas coût sur le marché européen, criant à la concurrence déloyale.

Les constructeurs chinois sont soutenus dans leur développement par leur État, mais les patrons européens le sont aussi par leurs États respectifs. Les capitalistes de l’automobile réclament même de nouveaux avantages et de nouvelles subventions à ces États qui ne leur refusent rien. En France, les subventions pour l’achat d’un véhicule électrique ont été supprimées pour les véhicules produits en Chine. Cet été, la Commission européenne a imposé aux constructeurs chinois une surtaxe pouvant aller jusqu’à 36,3 %, en plus de la taxe de base de 10 %.

Tout ceci n’empêche pas la direction de Renault de passer des accords avec des entreprises automobiles chinoises pour développer de nouveaux projets. En particulier, elle codétient déjà avec Geely l’entreprise Horse, pour le développement et la fabrication de moteurs thermiques et hybrides. Le groupe Renault vient également d’ouvrir un bureau à Shanghaï avec une centaine de salariés pour suivre ces nouveaux projets.

Chez Renault, la direction a mis en avant l’arrivée de ces nouveaux constructeurs sur le marché européen pour déclarer qu’il fallait changer les méthodes de travail et développer les nouveaux véhicules en deux ans au lieu de trois. Pour se justifier, les responsables expliquent que les travailleurs des entreprises chinoises travaillent davantage, douze heures par jour, six jours sur sept, avec moins de congés. Ils expliquent également que pendant les deux ans que dure le développement d’un projet chez Geely ou BYD, deux des principaux constructeurs en Chine, les salariés ne prennent pas de congés ou juste une semaine.

La direction prépare ainsi les esprits pour de prochaines attaques contre les conditions de travail et de vie des travailleurs Renault, Ampere, prestataires et intérimaires du groupe.

Le 12 septembre prochain, la direction du groupe a convoqué les syndicats pour leur présenter un nouveau plan dit de compétitivité, en fait un plan de suppressions d’emplois et de dégradation des conditions de travail de tous.

La direction de Renault essaye d’instiller le poison nationaliste et la division dans la tête des travailleurs, en désignant la Chine et les travailleurs chinois comme des ennemis pour justifier ses prochaines attaques. Cela ne l’empêche pas de s’associer à des constructeurs chinois pour ses futurs véhicules, car son seul objectif est d’augmenter ses profits.

Au contraire, pour les travailleurs de Renault, prestataires, intérimaires, comme pour l’ensemble des travailleurs de l’automobile en Europe, comme en Chine et à travers le monde, prendre conscience qu’il n’y a pas de frontières dans le monde du travail, est la meilleure façon de préparer l’avenir.

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