Procès en terrorisme : intimidation et répression24/04/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/04/une_2908-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Procès en terrorisme : intimidation et répression

Coup sur coup, plusieurs militants syndicaux ou politiques ont été convoqués par la police, traînés devant les tribunaux et même condamnés pour « apologie du terrorisme », pour avoir simplement dénoncé la responsabilité d’Israël dans la violence que subissent les Palestiniens.

Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de l’Union départementale CGT du Nord, vient d’être condamné à un an de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende par le tribunal de Lille. Relaxé de l’accusation d’« incitation à la haine », il a été condamné pour avoir rappelé dans un tract, au lendemain de l’attaque du 7 octobre par le Hamas, la responsabilité de l’État d’Israël dans l’oppression des Palestiniens et l’enchaînement de violence à Gaza. Le 20 octobre, il avait été arrêté brutalement à son domicile et placé en garde à vue.

Rima Hassan, candidate franco-palestinienne sur la liste LFI pour les élections européennes, est également convoquée par la police, le 30 avril, pour apologie du terrorisme. Elle est accusée de n’avoir pas suffisamment pris de distance avec le Hamas dans ses interventions où elle dénonçait les exactions de l’armée israélienne. Le 18 avril, une conférence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan sur la Palestine a été interdite par le préfet du Nord sous le prétexte fallacieux que la sécurité des participants n’y aurait pas été assurée. D’autres militants ou personnalités politiques, de LFI, comme la présidente de son groupe à l’Assemblée, Mathilde Panot, du NPA ou de Révolution permanente sont convoqués, suite à des plaintes déposées systématiquement par des organisations sionistes comme l’association Jeunesse française juive.

Que des associations pro- israéliennes attaquent leurs adversaires politiques n’a rien d’étonnant. Mais, quand des procureurs de la République font le choix de donner suite à ces plaintes, quand des juges, comme celui de Lille, décident de condamner des militants syndicaux, quand des préfets interdisent des réunions ou des manifestations de soutien aux Palestiniens, cela devient une atteinte à la liberté d’expression, une tentative de faire taire ceux qui contestent le soutien de la France au terrorisme d’État d’Israël et dénoncent le massacre à Gaza. Macron peut bien déclarer, comme il l’a fait en toute hypocrisie après l’interdiction de la conférence lilloise de Mélenchon, qu’il est pour laisser ses adversaires s’exprimer, il sait pouvoir compter sur des préfets, des juges et des policiers pour museler les voix discordantes.

Cette répression inacceptable s’inscrit dans la campagne médiatique visant à justifier le soutien aux dirigeants israéliens et à présenter tous ceux qui les critiquent comme des défenseurs des dictateurs et du terrorisme. Elle est destinée à intimider toute la population pour la pousser à marcher au pas derrière la politique du gouvernement. Il faut refuser cette intimidation.

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