Le nouvel hôpital Paris-Saclay a ouvert ses portes le 3 juin 2024. Se voulant innovatrice, la direction du Groupe Hospitalier Nord- Essonne (GHNE) se vante de son engagement pour le « bien-être du patient »… en laissant en fait à l’abandon nombre de ses services pré- existants.

C’est le cas du pôle psychiatrique du Grand-Mesnil à Bures-sur-Yvette, où le personnel médical tire la sonnette d’alarme depuis bien longtemps : matériel de sécurité défectueux, chambres d’isolement hors normes, sous-effectifs entraînant la fermeture de lits… Le personnel soignant surmené se retrouve ainsi incapable de répondre un tant soit peu aux besoins réels des patients. De plus, les travailleurs de ces services sont quotidiennement confrontés aux violences verbales et physiques, sans que la direction mette les moyens nécessaires pour assurer leur sécurité. Ils peuvent par exemple se retrouver séquestrés dans la chambre d’un patient avec un dispositif d’alerte (PTI) défaillant, ou encore agressés sur leur lieu de travail sans gardien ni équipe de sécurité. Ils sont aussi obligés d’aller chercher des détenus en prison, où dix agents de sécurité suréquipés remettent alors le patient à deux infirmières en simples blouses blanches. Sans succès plusieurs réclamations ont été faites pour assurer la présence d’une escorte policière qu’ils savent trouver quand il s’agit de réquisitionner celles et ceux qui osent se mettre en grève.

Malgré de multiples signalements, la direction juge la réaction du personnel exagérée et compte sur sa bonne volonté pour maintenir en marche à bout de bras ces services de plus en plus ingérables. À cause de cela, le mécontentement règne chez les travailleurs, qui se sentent exploités et délaissés… situation qui mène bien souvent à une explosion de colère !