Bien sûr, pouvoir utiliser un seul ticket pour voyager dans Paris ou en banlieue est un mieux attendu depuis longtemps mais le diable est dans les détails et Pécresse a trouvé astucieux de proposer, non pas un, mais deux tickets uniques : de 2,50 euros pour les métros, trains et RER et l’autre de 2 euros pour les bus et les trams.

Et cette simplification « révolutionnaire » cache aussi tout simplement une augmentation des tarifs, même si certains diminuent. Ainsi sur les trajets Paris-banlieue, il est bien sûr appréciable pour tous ceux qui devaient, par exemple, débourser 10 euros pour un aller- retour Paris-Saint-Quentin-en-Yvelines ou 6,40 euros pour un aller- retour de Paris à Nanterre, de ne plus payer que 5 euros. Mais, du coup, le prix des trajets dans Paris bondit, lui, de 2,15 à 2,50 euros. Par ailleurs, les usagers ne pourront plus bénéficier du tarif réduit de 1,73 euro sur les carnets de 10 tickets car ceux-ci ne seront plus vendus en 2025. Cela représente une augmentation énorme de 44 %. En ce qui concerne le ticket unique bus-tramway, il sera vendu 2 euros, soit une augmentation de 11,5 % (de 1,73 à 2 euros).

Pécresse annonce la mise en place dans toute l’Île-de-France d’un Pass Liberté+ aux tarifs un peu plus avantageux, qui représentera tout de même une augmentation de 11,5 % pour emprunter métro, RER ou train.

Quant aux très nombreux touristes, étrangers ou français, qui ne circuleront qu’épisodiquement, donc sans avoir de raison de prendre le Pass Liberté+, ils devront payer un ticket 2,50 ou 2 euros sans aucun tarif préférentiel. Et les trajets vers les aéroports sont bien entendu exclus de ce ticket régional à 2,50 euros. Il faudra débourser 13 euros pour se rendre à Orly ou Roissy.

Une fois de plus derrière les effets d’annonce de Pécresse et d’IDFM, la réalité est tout autre, avec quelques baisses, mais des hausses importantes généralisées. Le Pass Navigo mensuel augmentera lui aussi de 2,8 % en janvier 2025. La plupart des Franciliens doivent prendre les transports pour aller travailler. La moindre des choses serait que ceux-ci soient gratuits et intégralement financés par le patronat.