Milee ex-Adrexo : les dirigeants doivent payer17/07/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/07/une_2920-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Milee ex-Adrexo : les dirigeants doivent payer

Milee est une entreprise de distribution de prospectus dans les boîtes aux lettres et de courriers, qui emploie 10 000 travailleurs. Après l’annonce d’un plan de 5 000 licenciements, Milee a été mise en redressement judiciaire le 30 mai et se trouve désormais en cessation de paiement.

Connue précédemment sous le nom d’Adrexo, cette société emploie depuis longtemps du personnel précaire et à temps partiel, des retraités ou des salariés cumulant un autre emploi. Seuls 10 % d’entre eux sont à temps plein et beaucoup utilisent leur véhicule personnel, tandis que Milee minimise les kilomètres et le nombre d’heures travaillées. Avec l’effondrement de la distribution des prospectus publicitaires, l’entreprise a déjà poussé à démissionner ou licencié des milliers de salariés. Les jugements au conseil de prud’hommes s’accumulent.

À la limite du dépôt de bilan depuis 2017, l’entreprise survit en jouant avec la trésorerie de ses filiales. Malgré ces pratiques bien connues, ou plutôt grâce à elles, Adrexo a signé en 2021 avec l’État un contrat de distribution de la propagande électorale, partagé avec La Poste. Pour les élections départementales et régionales en 2021, cette opération s’est terminée en débâcle, avec des dizaines de milliers d’enveloppes de propagande électorale retrouvées dans des décharges, ou dans les halls d’immeuble et au moins 9 % du total non distribués. Devant ce fiasco, l’État, complice de ces pratiques, a dû rompre le contrat avec Adrexo et demander des réparations financières.

Milee dégage malgré tout des profits. 70 millions d’euros de dividendes ont été distribués aux actionnaires en 2023. Et les trois dirigeants du groupe sont classés 360e fortune de France. Aujourd’hui, ils conservent leur cagnotte et laissent les dettes à la collectivité.

Le tribunal de commerce rendra son jugement le 26 juillet. Quelle que soit sa décision, les travailleurs n’ont pas à payer pour les requins qui dirigent Milee.

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