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Leur société
Migrants : traque policière et politique criminelle
Crevaisons de bateaux en pleine mer, remous pour les faire chavirer, embarcations percutées : ces pratiques policières révoltantes ont été révélées par plusieurs journaux européens, dont Le Monde.
L’enquête, vidéos et témoignages de rescapés à l’appui, vient confirmer ce que les associations d’aide aux migrants dénoncent depuis des mois : depuis l’accord conclu entre Macron et le Premier ministre britannnique en mars 2023, la traque dans la Manche a encore franchi un palier dans l’horreur.
En échange d’une aide financière britannique de 543 millions d’euros pour la période 2023-2026, le gouvernement français s’est engagé à tout mettre en œuvre pour empêcher les tentatives de traversée. Plus de 700 policiers et gendarmes, équipés de jumelles infrarouges et de drones de dernière génération, sont déployés jour et nuit le long du littoral.
Si la préfecture maritime prétend qu’elle n’a jamais donné pour consigne de crever les embarcations et laisse entendre qu’il s’agirait d’actes isolés, ceux-ci sont bel et bien encouragés par le pouvoir et sa politique de harcèlement systématique des migrants. Les journalistes affirment, quant à eux, que le ministère de l’Intérieur comptabiliserait ces interventions policières en mer.
Tout cela n’empêchera évidemment pas les hommes et femmes fuyant la misère et la guerre de tenter de trouver refuge dans un pays plus sûr. Alors que moins de 2 000 personnes ont traversé la Manche en 2019, ils étaient 30 000 en 2023. Durant le seul week-end de Pâques près de 800 migrants ont traversé, un record depuis le début de l’année.
Le seul résultat de cette politique criminelle est de contraindre les migrants à prendre toujours plus de risques. Ainsi, le littoral étant de plus en plus hermétique, des embarcations partent de toujours plus loin, notamment au niveau du canal de l’Aa. Trois personnes y ont trouvé la mort en mars, dont une fillette de 7 ans qui s’est noyée, à 30 km des côtes dunkerquoises. Les dirigeants des pays impérialistes, après la Méditerranée, sont en train de transformer la Manche en cimetière.