Migrants : liberté de circulation et d’installation !18/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2929-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Migrants : liberté de circulation et d’installation !

Le gouvernement allemand, dirigé par le social-démocrate Olaf Scholz, vient de décider le rétablissement des contrôles sur la totalité des frontières du pays à partir du 16 septembre.

Cette mesure, prise sous la pression des conservateurs et de l’extrême droite sortis vainqueurs des élections régionales début septembre, s’inscrit dans l’évolution réactionnaire qui touche l’ensemble du continent européen. Partout, les politiciens de tous bords répondent à la paupérisation grandissante des classes populaires par des mesures de diversion dont les travailleurs immigrés sont les premières victimes.

De telles mesures existent certes depuis longtemps. Ainsi, la France contrôle sévèrement sa frontière terrestre avec l’Italie et ses gendarmes poursuivent les migrants qui tentent de franchir les cols. L’Union européenne a conclu des accords avec certains pays, la Turquie et la Libye notamment, pour qu’ils retiennent les migrants sur leur sol, quelles que soient les conditions.

Depuis le printemps, une quinzaine de pays de l’Union européenne (UE), dont l’Autriche et le Danemark, tentent de mettre en place un dispositif pour « sous-traiter » les demandes d’asile en dehors du continent sur le modèle de ce qu’avait voulu faire le précédent gouvernement anglais avec le Rwanda, pays vers lequel il voulait déporter les déboutés du droit d’asile, quelles que soient leurs origines. L’Italie, de son côté, veut en faire autant avec l’Albanie. En France, le nouveau Premier ministre évoque le possible rétablissement d’un ministère de l’Immigration dans le futur gouvernement. Et tandis que la Suède annonce une augmentation de la « prime au départ » des immigrés, la Grande-Bretagne instaure un visa obligatoire payant pour ceux qui entrent sur son territoire.

Toutes ces politiques démagogiques sont contradictoires avec les besoins en main-d’œuvre du patronat européen. Ainsi, en parallèle de la fermeture de ses frontières, l’Allemagne a annoncé la signature d’un accord avec le Kenya pour la venue de travailleurs qualifiés. Elle avait déjà signé des traités similaires avec l’Inde et la Géorgie.

La création d’un marché unique des capitaux et des marchandises avait amené les gouvernements de l’UE à établir un espace dit de Schengen au sein duquel les citoyens européens bénéficiaient d’une relative liberté de circulation. Cette liberté a toujours été refusée aux damnés de la Terre qui se heurtaient aux barbelés des frontières de cette Europe forteresse. Aujourd’hui, avec l’aggravation de la crise, les barbelés sont toujours plus nombreux aux portes de l’Europe, mais aussi à l’intérieur de cette UE qui n’a jamais été vraiment unie et n’a jamais été capable de supprimer les frontières.

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