Michelin – Bourges : pour avoir un salaire décent, il faut prendre surles dividendes24/04/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/04/une_2908-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin – Bourges : pour avoir un salaire décent, il faut prendre surles dividendes

Le PDG de Michelin oublie de dire que bon nombre de ses salariés se trouvaient en début d’année en dessous de ce qu’il appelle un salaire « de survie ».

Le jour même de sa déclaration sur le « salaire décent », les réflexions ont fusé dans les ateliers : « Avec les salaires qu’on a, on n’arrive pas à vivre », « On est dans le rouge au 15 du mois quand ce n’est pas avant ». À l’usine Michelin de Bourges, les jeunes embauchés sont payés entre 1 400 et 1 600 euros net par mois en travaillant en 3x8, et en changeant d’horaire chaque semaine. Les plus anciens gagnent tout juste 1 800-1 900 euros primes comprises, rarement 2 000.

Alors, le PDG se moque du monde quand il explique qu’un salaire décent est un salaire de 1 650 euros qui permet de subvenir aux besoins d’une famille de quatre personnes, logement, alimentation, frais de santé et éducation des enfants, tout compris, et même de s’assurer une épargne de précaution.

Dans l’usine, les travailleurs ne parlent pas de salaire décent mais de salaire de la honte ! Et certains remarquent que le PDG peut bien se permettre d’annoncer un salaire de 2 500 euros en région parisienne, où justement il n’y a pas d’usine Michelin. Et puis, il y a tous ceux que Michelin a jetés à la rue ces dernières années à la Roche-sur-Yon, par exemple, où l’usine Michelin a fermé, et quatre travailleurs sur dix n’avaient pas retrouvé de travail un an après. Ils ne touchent pas un salaire décent, mais pas de salaire du tout ! Et la même galère risque de se profiler pour d’autres travailleurs, puisque le PDG a dit que l’emploi n’était garanti dans aucune entreprise du groupe.

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