Menaces de guerre : le président rempile08/05/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/05/P3-2_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C173%2C450%2C426_crop_detail.jpg

Leur société

Menaces de guerre : le président rempile

Après avoir annoncé en février qu’il n’excluait pas d’envoyer des troupes combattantes françaises en Ukraine, Macron a réitéré ses propos le 2 mai, dans une interview au journal anglais The Economist.

Illustration - le président rempile

Ces déclarations, en pleine campagne des élections européennes, sont pour Macron une façon d’exister et de tenter de se donner une stature internationale, mais dans un contexte où les menaces de guerre sont bien réelles.

Macron dit dans cette interview qu’une intervention militaire française pourrait être envisagée « s’il y avait une demande ukrainienne » et « si les Russes devaient percer les lignes de front ». Il enfonce le clou en assurant que la France est prête, puisqu’elle a déployé des milliers de soldats au Sahel, sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Mal lui en prend de choisir cet exemple quand on regarde le résultat pour les populations sahéliennes ! Les groupes armés qui les ravagent y ont en effet connu un développement sans précédent.

Quatre jours plus tard, sur FranceInfo, le général Lecointre, ancien chef d’état-major des armées, soutenait ces propos en expliquant qu’ils « s’adressent également à notre opinion publique » car il importe « d’éveiller les consciences », autrement dit, de préparer la population à la guerre.

Cette mise en condition est une préoccupation des Macron, Lecointre, ainsi que des dirigeants des autres pays, mais elle n’a rien à voir avec l’aide au peuple ukrainien. La menace de guerre est bien là, car elle est le résultat de la concurrence entre grandes entreprises pour la mainmise sur les matières premières et les marchés. Cette guerre économique, qui est à la base du système capitaliste, peut déboucher sur une rivalité entre États, au point de prendre la forme d’une guerre armée. C’est pourquoi il est illusoire de s’opposer à la guerre en appelant à des accords internationaux de paix.

La paix ne dépend pas des discours des dirigeants de ce monde, mais de la possibilité de renverser les fauteurs de guerre : les grandes puissances capitalistes.

Que Macron se démarque des autres dirigeants européens, tantôt en affirmant qu’il ne faut pas « humilier la Russie », comme en 2022, tantôt en menaçant d’un envoi de troupes en Ukraine, prouve seulement que son mépris de la population va jusqu’à faire de la démagogie avec le danger de guerre.

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