Martinique : Valls passe, la vie chère reste19/03/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/03/une_2955-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

Martinique : Valls passe, la vie chère reste

Du 14 au 19 mars, Manuel Valls, ministre des Outre-mer était en visite dans les îles de Saint-Martin, Saint-Barthélemy, puis de la Guadeloupe et la Martinique.

En Martinique, où une partie de la population s’est mobilisée ces derniers mois contre la vie chère, il a cherché à se montrer soucieux de ses difficultés.

Dès son arrivée en Martinique, l’agenda était bien ficelé pour que Valls montre sa détermination à lutter contre la vie chère. Lors d’une séance plénière de l’OPMR (Observatoire des prix, des marges et des revenus), à la préfecture, il a rencontré une brochette de patrons, mais aussi les représentants des organisations syndicales et des services de l’État.

De leur côté, les députés ont organisé une brève rencontre entre le ministre des représentants de différents syndicats et du RPPRAC. Jusque-là, le RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens), à l’origine du mouvement contre la vie chère de l’automne dernier, avait essuyé un refus des autorités à toute demande de rencontre.

Valls a fait une annonce phare : un projet de loi contre la vie chère dans les Outre-mer. Il devrait élargir les préconisations figurant dans les récentes propositions de loi des deux parlementaires de Martinique et de Guadeloupe, Bellay et Lurel. Mais il permettrait aussi d’augmenter les possibilités de saisir l’autorité de la concurrence concernant la grande distribution. Ainsi, d’après Valls, il s’agirait « denclencher une véritable transformation économique des territoires ». Rien que cela !

Sur la vie chère, Manuel Valls est donc resté sur le registre des fausses solutions. Car en fait, ce sont bien les gros possédants, les donneurs d’ordre qui décident ! Il a voulu se présenter comme le ministre osant aller le plus loin dans « la dénonciation des monopoles » ou « d’une économie à caractère colonial ». Il cherchait à séduire en alternant la compassion pour la population « qui se sent parfois à juste titre méprisée » et la sévérité à l’égard de ceux qui ne respecteraient pas le droit ou qui exerceraient de la violence ou des menaces contre élus ou policiers.

Mais, les personnes interrogées sur les marchés ou autres micro-trottoirs n’ont pas semblé séduites lorsque, toujours démagogue, Valls est allé faire un contrôle de prix dans un hypermarché. Alors que près de six mois ont passé depuis l’accord «Vie chère» du 16 octobre, elles constataient, « en rayon, oui, on voit des baisses de quelques centimes sur certains produits, mais au final, mon caddie coûte toujours aussi cher, voire plus ! » Ou encore : « Tout est cher ! Depuis septembre, les prix ont encore grimpé, surtout la viande. Je plains les mères de famille qui doivent nourrir cinq ou six enfants. » Et : « On n’attend rien des annonces de Valls ! ».

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