Martinique : barrages contre la vie chère18/09/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/09/martinique.png.420x236_q85_box-20%2C0%2C682%2C372_crop_detail.png

Leur société

Martinique : barrages contre la vie chère

Lundi 16 septembre au matin en Martinique, des barrages de palettes ont été mis en place aux abords de la zone industrielle de la Lézarde au Lamentin, à Ducos, à Rivière-Salée, aux abords de centres commerciaux.

Illustration - barrages contre la vie chère

Manifestants et sympathisants du RPprac (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes), qui mènent depuis début septembre des actions contre la vie chère, ont changé de tactique. La nuit suivante, des échauffourées ont eu lieu entre des jeunes de milieux populaires et des forces policières dans le quartier Sainte-Thérèse de Fort-de-France.

La semaine précédente, ils avaient effectué des opérations de blocage de plusieurs grandes surfaces de l’île. Cela a été le cas au centre Océanis au Robert, à Carrefour Cluny à Schoelcher, à Carrefour Génipa à Ducos, à Carrefour Dillon, à l’entrée de Fort-de-France. Ces grandes surfaces appartiennent notamment au groupe d’un gros possédant béké, Bernard Hayot. Les manifestants s’installent sur les parkings et bloquent les entrées des magasins durant toute la journée, se retrouvant bien souvent face aux forces de répression qui entreprennent de les déloger.

Ces manifestations de colère se sont étendues après le refus du préfet de permettre aux membres du RPprac de retransmettre en direct les deux premières séances de la table ronde organisées entre représentants de l’État, patrons de la grande distribution et représentants de la collectivité territoriale. Ces gros patrons cachent leurs bénéfices, comme ils refusent de communiquer leurs marges. Les profits cachés des capitalistes et le secret des affaires, c’est aussi cela la cherté de la vie !

Par ailleurs, des salariés des magasins de grandes enseignes ont aussi décidé de donner de la voix. Lors d’une conférence de presse, jeudi 12 septembre, ils ont dénoncé leurs bas salaires et les mauvaises conditions de travail et ont annoncé leur volonté d’arracher des augmentations de salaires et un salaire minimum à 2 000 euros net.

Lors de la première manifestation du RPprac contre la vie chère, le 1er septembre, environ un millier de personnes s’étaient rassemblées. Elles dénonçaient aussi la mise en garde à vue des leaders du mouvement. Plusieurs centaines de personnes se sont également retrouvées lors du rassemblement du 8 septembre. Elles ont manifesté aux cris de « Matinik sé ta nou, Matinik sé pa ta yo. An bann bétché vôlê nou kêye fouté you déwô » (La Martinique, elle est à nous, elle n’est pas à eux. Bande de békés voleurs, nous allons vous foutre dehors). Ou encore : « Bésé les prix, sé pou sa nou an lari-la. Matinik lévé » (Faire baisser les prix, c’est pour ça qu’on est dans la rue. Martinique debout).

Face à des prix de l’alimentation 40 % plus élevés que ceux de la France hexagonale et à un appauvrissement de plus en plus important de la population et d’une grande partie des travailleurs, le mouvement contre la vie chère est loin de s’essouffler.

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