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Leur société
Macron et sa guerre : une opposition de façade
Mercredi 12 mars, à la suite de la main tendue par Trump à Poutine, l’Assemblée nationale a adopté une résolution appelant au renforcement du soutien à l’Ukraine.

Les députés macronistes et leurs alliés de droite, mais aussi les députés socialistes et les Verts, ont voté la résolution. Ils ont ainsi apporté leur soutien à Macron et à son discours va-t-en-guerre à l’égard de la Russie.
Le RN et le parti d’Éric Ciotti se sont abstenus, tandis que LFI et le PC votaient contre. Ces partis ont ainsi voulu marquer leur refus de s’aligner derrière Macron et le gouvernement. Mais en fait, les uns et les autres l’ont fait au nom de leur propre conception de l’intérêt national.
Ainsi, le RN s’est opposé au vœu, exprimé dans le texte soumis au vote, d’une adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, au nom d’une prétendue « défense des agriculteurs français ». C’était omettre de rappeler, d’une part, que les petits agriculteurs français sont avant tout victimes de la dictature des grands groupes de l’agroalimentaire, dont certains sont bien français et, d’autre part, que l’agriculture ukrainienne est déjà contrôlée par des multinationales de l’agrobusiness, notamment françaises.
LFI, de son côté, a elle aussi refusé l’adhésion de l’Ukraine à l’UE, en avançant le fait que le salaire minimum y est inférieur à 200 euros. Cela revient à désigner les travailleurs d’Ukraine comme les responsables de la pression qui s’exerce sur les salaires, et non le patronat et la guerre qu’il mène pour augmenter ses bénéfices. C’est contribuer à alimenter le nationalisme au nom duquel les travailleurs seront sommés de donner leur peau en cas de guerre.
S’ils s’opposent à Macron, ces partis se déclarent, comme tous les autres, partisans d’une augmentation du budget militaire, mais ils affirment vouloir que celle-ci profite d’abord aux capitalistes français de l’armement.