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Liban-Gaza : pendant le cessez-le-feu, la guerre continue
Depuis l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu au Liban mercredi 27 novembre, l’armée israélienne a continué de procéder quasiment tous les jours à des bombardements aériens, à des tirs d’artillerie et de missiles sur des villages du Sud-Liban. Au moins onze personnes ont été tuées dans la seule journée du 2 décembre.
Alors que la trêve négociée est censée permettre le déploiement de l’armée libanaise dans le sud du pays, celle-ci a été prise pour cible à plusieurs reprises par les tirs israéliens. Accusé par les autorités libanaises de violer le cessez-le-feu, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, répond cyniquement que les bombardements visent à le faire respecter, prenant prétexte de tirs de roquettes du Hezbollah, intervenus après les bombardements israéliens.
Ce prétendu cessez-le-feu, qui n’en est pas vraiment un, ne signifie donc pas la fin de la guerre, qui a déjà fait, selon les autorités libanaises, plus de 4 000 morts et 15 000 blessés, ni la fin des souffrances pour la population. Plus d’un million de Libanais avaient fui les zones de combat et les bombardements. À l’annonce de l’accord de cessez-le-feu, des dizaines de milliers d’entre eux ont tenté de rentrer chez eux. Beaucoup n’y sont pas parvenus, se heurtant à l’armée israélienne qui continue d’interdire l’accès à de nombreux villages de la zone frontalière. Quant à ceux qui ont pu regagner leur domicile, ils ont souvent trouvé des maisons en ruines, dans des villes privées d’eau et d’électricité.
Le gouvernement israélien se sent les mains libres pour poursuivre son intervention militaire, témoignant du plus total mépris des populations, et bénéficiant du soutien des États- Unis. Ainsi, niant l’évidence, le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a déclaré : « Le cessez-le-feu tient ». Et d’ajouter, pour faire bonne mesure : « Les accusations des deux camps seront examinées ».
À Gaza, le gouvernement israélien se refuse à la moindre trêve, sans que les gouvernements occidentaux fassent à aucun moment mine de vouloir l’y contraindre. Selon l’ONU, les habitants sont « menacés d’une famine imminente ». Le 1er décembre, l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, a annoncé la suspension de la livraison de l’aide humanitaire à Gaza passant par Kerem Shalom, le principal point de passage à la frontière israélienne, la sécurité des camions qui en assurent l’acheminement n’étant pas garantie. Cette situation est délibérément créée par l’armée israélienne qui contrôle les points de passage.
Après avoir assiégé depuis deux mois la ville de Jabaliya, dans le nord de l’enclave palestinienne, l’armée israélienne s’apprête à faire de même au sud, dans la zone de Khan Younès. Après le tir d’une roquette en direction d’Israël, montrant une « reprise de l’activité » du Hamas, suivant les termes de l’état-major israélien, la population a été sommée d’évacuer cette région et de se rendre dans une prétendue « zone humanitaire » située sur la côte, zone déjà surpeuplée et qui a été elle-même bombardée à plusieurs reprises.
Le gouvernement de Netanyahou prétend vouloir mener la guerre à Gaza jusqu’à « l’éradication totale du Hamas ». En réalité il mène une véritable guerre d’extermination des Palestiniens. C’est une politique sans issue car il n’y aura pas de paix sans une solution permettant aux populations arabe palestinienne et israélienne de coexister. Elle condamne la population israélienne à mener une sale guerre dont on ne voit pas la fin, qui ne lui assurera ni paix ni sécurité et fait de ses citoyens les bourreaux d’un autre peuple.