Jean-Pierre Poissenot04/12/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/12/P7-3_Poissenot_Jean-Pierre.jpg.420x236_q85_box-0%2C123%2C2362%2C1452_crop_detail.jpg

Les nôtres

Jean-Pierre Poissenot

Illustration - Jean-Pierre Poissenot

Jean-Pierre, que nous appelions Lesieur, était âgé de 81 ans et malade depuis plusieurs années. Son engagement remonte à 1965, il y a près de 60 ans, et il était le plus ancien camarade de Lutte ouvrière en Franche-Comté. Il avait été gagné à nos idées à la faculté de Besançon par un camarade parisien venu développer l’activité militante.

Puis Jean-Pierre avait été nommé enseignant de technologie à Montbéliard. Il a fait partie de ceux qui ont fait vivre en Franche-Comté, avant Mai 68, le courant trotskyste dans la classe ouvrière, permettant au groupe qui s’appelait Voix ouvrière à l’époque d’avoir une expression politique aux usines Peugeot à Sochaux. Le Parti communiste, très marqué par le passé stalinien et ses méthodes, combattait les organisations d’extrême gauche par la calomnie dans ses tracts, et parfois par la violence face à nos diffuseurs.

Jean-Pierre sut résister à toutes ces pressions. Avec d’autres camarades, il a animé des cours marxistes sur l’histoire du mouvement ouvrier, dans les arrière-salles de cafés de la région de Montbéliard, des cours qui réunissaient pas mal de jeunes, dont certains allaient devenir des militants de Lutte ouvrière.

C’est grâce à des militants comme lui et ceux des générations précédentes que nous existons. Jean-Pierre s’est engagé pour les idées communistes et révolutionnaires à une époque où nous n’étions pas plus connus que reconnus. Il a participé pendant des années au fonctionnement du groupe de Lutte ouvrière de la région Est. Nous garderons le souvenir d’un camarade chaleureux, bienveillant, toujours le sourire aux lèvres, qui marquait par son optimisme et sa décontraction ; nous garderons le souvenir d’un militant qui a apporté sa pierre à la construction d’une organisation communiste révolutionnaire.

Lesieur nous manquait depuis que la maladie l’avait éloigné de la vie militante, et il continuera à nous manquer.

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