Infirmières libérales : de nombreuses raisons de manifester17/04/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/04/une_2907-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Infirmières libérales : de nombreuses raisons de manifester

Jeudi 4 avril, plusieurs centaines d’infirmières libérales ont manifesté à Paris, à l’appel du collectif des Infirmiers libéraux en colère et de deux syndicats de la profession. Partis de la place de la Bastille, les manifestants se sont rendus au ministère de la Santé.

Il était réconfortant pour les manifestants de voir des collègues venus de toutes les régions, où l’on se sent souvent isolé. Ils exprimaient leur mécontentement pour plusieurs raisons, entre autres, la non-revalorisation des actes infirmiers depuis quinze ans, la non-reconnaissance de la pénibilité du travail, la retraite tardive (67 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein). Autrement dit, il s’agissait de revendications communes au monde du travail.

Les tarifs conventionnels n’ont pas été augmentés depuis 2009. Une manifestante expliquait que, pour une injection, le tarif est de 4,50 euros brut. Pour calculer le net, après avoir ôté les cotisations, il faut diviser par deux, soit 2,25 euros. Pour un pansement courant, c’est 6,30 euros, soit 3,15 euros net.

La prise en charge d’un patient dépendant, qui recouvre de multiples aspects (soins d’hygiène, prévention et surveillance, distribution du traitement…) est désormais rémunérée par un forfait quotidien, sans tenir compte du nombre de passages au domicile. Les montants actuels, de 13 à 28,70 euros brut, poussent les infirmières à limiter les prises en charge de patients les plus lourds. Pourtant, les prises en charge lourdes « en ville » sont de plus en plus nombreuses et nécessaires, car les patients sortent de plus en plus tôt de l’hôpital.

Quant à la revalorisation en janvier dernier de l’indemnité forfaitaire de déplacement, qui passe de 2,50 à 2,75 euros, elle a de quoi faire réagir quand on la compare à l’augmentation du prix des carburants ces dernières années. Pour ceux et celles qui avalent les kilomètres dans leur journée pour se rendre chez les patients, le budget carburant a explosé !

En quinze ans, le pouvoir d’achat des infirmières libérales a baissé. Beaucoup d’entre elles augmentent le nombre de patients par jour, quitte à atteindre des semaines ultra-chargées… mais jusqu’à quand ? Elles ne se voient pas travailler jusqu’à 67 ans ! Alors, les raisons de manifester sont nombreuses.

Après une longue attente à la fin de la manifestation, une délégation a été reçue par le ministère, d’où il est ressorti... le projet de réunion d’un groupe de travail à l’automne. Le gouvernement est bien loin de se préoccuper du sort des infirmiers libéraux, pas plus que de celui des travailleurs des autres secteurs. Il prévoit 600 millions d’économies sur les hôpitaux dans le budget 2024, alors que dans le projet de loi de finances des Armées il a prévu une hausse de 3,3 milliards d’euros.

Le mécontentement est là, et les infirmières sont décidées à poursuivre leur mouvement.

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