Indexia : clients et salariés crient “au voleur !”24/04/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/04/une_2908-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Indexia : clients et salariés crient “au voleur !”

Cela fait plusieurs années que l’entreprise Indexia (ex-SFAM), spécialisée en assurances pour téléphones portables et dont le siège est à Romans-sur-Isère, est pointée par la justice pour escroquerie, arnaque et abus de confiance.

Le 19 avril, à l’appel de l’UFC-Que Choisir, 150 clients ont manifesté leur colère à Romans-sur-Isère, et quelques jours auparavant des salariés avaient fait grève pour protester contre les salaires impayés. Lancée dans les années 2000, la SFAM (devenue Indexia en 2021) était présentée comme la preuve que tout le monde pouvait réussir, le rêve capitaliste par excellence. Fondée par Sadri Fegaier, un jeune courtier d’origine modeste de la ville, devenu milliardaire en quelques années, l’entreprise s’est déployée surtout à partir de 2016. Elle possédait des bâtiments clinquants, employait plusieurs centaines de salariés, notamment dans le démarchage téléphonique pour faire souscrire à des assurances dans la téléphonie et le multimédia. Les salaires ne dépassaient pas le smic, mais ils étaient complétés par des primes, souvent de plusieurs centaines d’euros par mois. Pour beaucoup de jeunes de Romans, l’embauche dans cette entreprise, dont le patron était le fils d’un chauffeur poids lourd et d’une femme de ménage, donnait l’illusion que chacun peut s’en sortir.

Mais très vite les illusions sont tombées. Des salariés ont fait part des méthodes de travail dignes de la pire escroquerie : arnaquer les plus naïfs en vendant plusieurs fois la même assurance au même client, faire des prélèvements indus pouvant aller jusqu’à 30 000 euros. Suite à la mobilisation et aux plaintes regroupées de plusieurs consommateurs, Indexia fait l’objet de procédures en justice et sera jugé en septembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour pratiques commerciales trompeuses.

À ce jour, même si le groupe risque la liquidation judiciaire, le patron, lui, a mis sa fortune à l’abri. Sadri Fegaier est aujourd’hui la 87e fortune du pays, 1,4 milliard d’euros, et pour cela il n’a pas seulement arnaqué des centaines de clients : ses employés ont été ses premières victimes. Les primes ont été supprimées au fil des années et, encore récemment, certains ont subi des retards de salaire de plus de dix jours et attendent encore le versement de leurs primes d’intéressement et de participation de 2022. Ce mois d’avril, les salariés des boutiques Hubside Store, appartenant à Indexia, ont fait grève pour dénoncer cette situation.

Voilà ce que cachait cette « réussite capitaliste » !

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