Hôpital Pitié-Salpêtrière Paris : l’envers du décor des JO31/07/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/08/une_2922-c.jpg.445x577_q85_box-3%2C0%2C1268%2C1641_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Pitié-Salpêtrière Paris : l’envers du décor des JO

Vendredi 26 juillet, pour la cérémonie d’ouverture, l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière est devenu quasi inaccessible. Bon nombre de secteurs ont été contraints de fermer et les hospitaliers ont dû poser une RTT. Ceux qui ont travaillé se sont débrouillés entre eux pour venir et même repartir de l’hôpital.

Depuis qu’il faut s’intéresser aux JO, la direction de l’AP-HP et celle de la Pitié-Salpêtrière n’ont cessé d’affirmer qu’ « à Paris, pour les JO, les hôpitaux resteront accessibles mais il faudra anticiper ses déplacements ». Mais au fil des semaines et de l’évolution des mesures sur les déplacements, il devenait de plus en plus compliqué de venir à l’hôpital : l’entrée principale était ouverte aux piétons seulement jusqu’à 13 heures mais avec la station de métro fermée. L’entrée opposée restait ouverte aux véhicules mais il fallait montrer patte blanche et certains, même avec les attestations, devaient batailler pour passer les barrages de police en amont. Après 18 heures, c’était encore pire : la ligne de métro de cette deuxième entrée fermait complètement. Les taxis et les ambulances ont prévenu qu’ils ne pourraient pas assurer les transports des patients.

Du coup, la plupart des hôpitaux de jour et des consultations ont complètement ou partiellement fermé, même en cancérologie. Les opérations non urgentes ont été reportées. Les hospitalisations de semaine ont fermé le jeudi soir au lieu du vendredi. Dans tous ces secteurs, cela a ajouté du travail car il a fallu au dernier moment déprogrammer, appeler les patients et surcharger les autres jours. Et pour finir, aucune entrée ou sortie de patients hospitalisés dans le reste des services ouverts n’était permise ce jour-là. Bref le ministre délégué à la Santé a eu quelque culot de déclarer mi-juillet que « l’accès aux soins va continuer normalement ».

Pendant ce temps, la direction de l’hôpital imposait de poser une RTT le 26 juillet ou, pour les secrétaires par exemple, de télétravailler. Des cadres ont demandé que cette journée soit donnée mais la direction les a renvoyées à leurs problèmes de plannings. Un certain nombre d’hospitaliers comptent bien ne pas laisser passer ce vol de jour : ils ne sont pas responsables de l’organisation des JO et n’ont pas à en pâtir.

Quant à tous ceux qui travaillaient et ne pouvaient pas repartir (ou arriver) en voiture ou en transports en commun, selon les cas, rien n’était organisé. C’est entre eux que les soignants ont pallié les difficultés rencontrées par les uns ou les autres. Comme l’a dit l’une d’elles : « C’est comme pour les soins, on ne peut compter que sur nous- mêmes, jamais sur la direction ».

Cette journée restera bien gravée dans les esprits : l’État a organisé méticuleusement et mis d’immenses moyens pour l’organisation des JO mais rien pour que les hôpitaux fonctionnent. C’est à l’image de ses priorités le reste du temps.

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