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Leur société
HLM : le gouvernement s’en prend aux locataires
Le ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, veut inscrire dans un projet de loi, présenté en mai au Conseil des ministres, l’obligation pour les organismes de HLM d’examiner régulièrement les revenus des locataires et, s’ils dépassent certains montants, de relever leur loyer, voire de mettre fin à leur bail.
Pourtant, ces contrôles existent déjà et les sanctions aussi. Quand l’organisme de HLM s’aperçoit que le locataire dispose de ressources dépassant de plus de 20 % le plafond, le loyer est majoré d’un surloyer. Huit mille locataires par an quittent leur logement après avoir reçu une lettre de mise en demeure. Mais le ministre déclare vouloir aller beaucoup plus loin et s’en prendre à plus de 8 % des locataires de HLM, autrement dit 400 000 ménages ou personnes isolées qui, selon lui, n’auraient pas droit à un logement social s’ils en demandaient un aujourd’hui.
Voilà donc la solution miracle pour répondre à la crise du logement : il n’est plus besoin de construire des HLM puisqu’il suffit d’en dégager une partie des locataires pour en mettre d’autres, plus pauvres ! Avant de vouloir expulser les familles « trop riches », Kasbarian avait voulu expulser les « trop pauvres ». L’année dernière, quand il n’était encore que député, il avait proposé une peine de six mois de prison à l’encontre des locataires qui refusent de quitter leur logement à la suite d’un jugement d’expulsion. Il n’avait pas été suivi, mais la loi a tout de même prévu une amende de 7 500 euros et une accélération de la procédure qui conduit à l’intervention de la police.
Pour ne pas dépenser de quoi adapter le parc locatif aux besoins de la population, ce ministre tente d’adapter la population au parc locatif.