Gaza  : l’ONU parle, Israël bombarde27/03/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/03/une_2904.jpg.445x577_q85_box-0%2C132%2C1383%2C1926_crop_detail.jpg

Dans le monde

Gaza  : l’ONU parle, Israël bombarde

Lundi 25 mars, une résolution pour un cessez-le-feu à Gaza a été adoptée par l’Organisation des Nations unies (ONU). Elle exige un « cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan », devant mener à « un cessez-le-feu durable », « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages » et la levée de tous les obstacles à l’aide humanitaire.

L’abstention des États-Unis a permis l’adoption de ce texte. C’est l’aboutissement de tractations diplomatiques et de l’inflexion de la pression américaine vis-à-vis d’Israël. Le 22 mars, les États-Unis, qui avaient opposé leur veto aux trois précédents appels à un cessez- le-feu présentés devant le Conseil de sécurité de l’ONU, ont proposé une résolution plaidant « la nécessité » d’un cessez-le-feu sans le réclamer explicitement. Jugeant ce texte hypocrite, la Chine et la Russie avaient à leur tour opposé leur veto. Puis, le 25 mars, les États-Unis ont fini par s’abstenir lors du vote, permettant ainsi l’adoption du cinquième projet de résolution. Mais dans le même temps, leur ambassadrice à l’ONU a souligné qu’elle était non-contraignante pour Israël et que « le cessez-le-feu ne pourra commencer qu’une fois le dernier otage rendu ».

En fait, le mardi 26 mars, les opérations militaires israéliennes se poursuivaient, faisant 70 morts à Gaza, dont 13 victimes dans des raids aériens contre Rafah, à la frontière égyptienne.

Au même moment, le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, était reçu par divers responsables du gouvernement américain, du Pentagone et de la CIA et, comme l’a rappelé le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des USA, John Kirby, les livraisons d’armes américaines vont se poursuivre quoi qu’il arrive. Cinq mois après le début de la guerre à Gaza, les États- Unis veulent faire pression sur Netanyahou, le Premier ministre israélien, sans pour autant retirer leur soutien à un État qui est le fidèle gendarme de l’ordre impérialiste.

Netanyahou, lui, se montre décidé à ne tenir aucun compte de cette résolution de l’ONU et continue de faire planer la menace d’une opération terrestre d’ampleur contre Rafah, où 1,5 million de Palestiniens tentent de survivre. Bezalel Smotrich, ministre des Finances et ténor de l’extrême droite israélienne, vient d’annoncer l’annexion de 800 hectares de terres palestiniennes en Cisjordanie, la plus importante depuis 1993. Cette annonce a été faite alors que le secrétaire d’État américain, Blinken, se trouvait à Jérusalem pour plaider la conclusion d’un cessez-le-feu. Parallèlement à la guerre à Gaza, malgré les déclarations américaines, dont Netanyahou et l’extrême droite ne tiennent pas compte, les expéditions de terreur, les meurtres et les spoliations de terres se sont multipliés ces derniers mois contre la population palestinienne de Cisjordanie.

Les 2,4 millions de Gazaouis risquent donc d’être soumis encore longtemps aux bombardements, aux opérations terrestres, au manque d’électricité, d’eau, de médicaments et de nourriture. Des tractations plus ou moins secrètes continueront de se dérouler entre les États de la région et les États-Unis, car ceux-ci voudraient paraître un peu moins complices d’Israël afin de pouvoir proposer un semblant de solution politique. Mais, quel que soit le résultat, il n’est de toute façon pas question pour les dirigeants américains d’obliger ceux d’Israël à reconnaître les droits des Palestiniens.

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