Une fusée au-dessus des bidonvilles17/07/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/07/une_2920-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Une fusée au-dessus des bidonvilles

À Kourou, le décollage d’Ariane 6 a été salué par les applaudissements des travailleurs du CSG, le centre spatial guyanais, et de tous les commentateurs et journalistes.

Pour beaucoup de travailleurs du CSG, cette réussite est un soulagement, tant la pression au travail a été forte ces dernières semaines. De plus, un échec aurait sans doute aussi signifié pour eux des fins de contrats, voire des licenciements.

Le succès de cet épisode de la conquête spatiale permet de constater l’écart considérable entre les moyens dont dispose le CSG et ceux du reste de la Guyane. Si l’État français se vante d’être à la pointe de la technologie avec Ariane 6, il est loin d’être à la pointe de la lutte contre le sous-développement et la pauvreté en Guyane. Rien qu’à Kourou, la fusée survole les quartiers informels de « Chili » ou « Dubai » où les habitants n’ont pas accès à l’eau courante ni à l’électricité.

Quant aux infrastructures, on ne peut que constater tous les jours à quel point la Guyane est peu équipée : les routes défoncées entre Saint-Laurent et Apatou par exemple ; les villages qui ne sont pas accessibles par la route, ni même par une piste carrossable ; la ville de Saint-Georges qui a été privée d’électricité pendant 48 h et d’eau potable pendant 72 h ; les écoles, collèges ou lycées surchargés, le manque de personnel dans les hôpitaux… La liste est longue.

D’immenses possibilités techniques à côté d’une misère permanente, la Guyane est à l’image de la planète.

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