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- Lutte ouvrière n°2908
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Dans les entreprises
MA France – Aulnay-sous-Bois : 100 % en grève
La totalité des 280 travailleurs de cette usine d’emboutissage d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, est en grève depuis le 16 avril suite aux annonces de la direction sur la fermeture programmée du site.
Cet atelier produit des pièces de ferrage pour l’automobile, 80 % de la production concerne Stellantis, les 20 % restant étant pour Renault. En quelques jours, les usines de PSA Poissy, PSA Hordain et Luton, en Angleterre, ont été mises à l’arrêt par manque de pièces. Les travailleurs ont réagi très fort, à un moment où Tavares, le PDG de Stellantis, compte encore sur leur travail pour faire tourner plusieurs usines. Chaque jour, ce sont plus d’un millier de voitures qui ne sortent plus des chaînes de montage, et c’est un énorme manque à gagner pour Stellantis.
Les grévistes ont bien compris que la fermeture a été décidée par leur donneur d’ordre principal et ils se sont engagés de manière massive et déterminée dans le bras de fer. La direction locale manœuvre pour tenter de faire reprendre le travail. La promesse d’une prime de 3 000 euros pour une reprise immédiate du travail a été balayée d’un revers de main par les grévistes. La proposition a même été prise pour ce qu’elle est : une provocation. Des vigiles habillés tout en noir en mode Robocop sont apparus tout autour du site. Et tous les matins, l’arrivée des cadres dirigeants dans un convoi de voitures noires aux fenêtres teintées avec des gardes du corps déclenche une franche rigolade. Il faut dire que dans cet ancien atelier des presses de l’usine PSA Aulnay, un certain nombre de travailleurs ont fait les grèves de 2007 sur les salaires et de 2013 contre la fermeture de l’usine PSA. C’est une expérience précieuse pour tous.
Les travailleurs exigent des garanties sur l’avenir et savent que, d’une manière ou d’une autre, c’est à Stellantis qu’il faut tordre le bras. La politique de Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, est de mettre partout dans le monde la pression sur les travailleurs du groupe y compris les sous-traitants, de fermer des sites pour aggraver l’exploitation et augmenter les profits. Les actionnaires se gavent avec 18,3 millions d’euros par jour de dividendes.
Les 280 travailleurs de MA France ont mis un gros grain de sable dans la machine à profits. Et ils comptent bien défendre chèrement leur emploi et leur salaire.