Ce sont les travailleurs, les premiers concernés, qui sont les derniers à être mis au courant des grandes manœuvres des capitalistes : avec la vente de sa raffinerie de Fos-sur-Mer, près de Marseille, ExxonMobil est en train de conclure une affaire engagée depuis un certain temps. Le consortium qui est sur le point de la racheter jure, la main sur le cœur, que tous les emplois seront sauvegardés. Cette promesse de patron ne rassure pas les 310 salariés d’Exxon et à de quoi inquiéter franchement les 300 travailleurs des entreprises sous-traitantes. D’autant plus qu’Exxon justifie la réduction de ses opérations de raffinage en Europe par l’envolée du prix de l’énergie – dont ce trust est d’ailleurs un des responsables – prix qui ne va pas être réduit pour les beaux yeux du repreneur.

À Port-Jérôme-Gravenchon, entre Rouen et Le Havre, Exxon a annoncé la fermeture de la plateforme Chimie, produisant les matières plastiques, et le licenciement de 647 personnes sur 1 926. Cela implique aussi de lourdes menaces sur les emplois de centaines de travailleurs de la sous-traitance, sur le site et alentour. Le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, a réagi en déclarant que le groupe pétrolier avait l’obligation de valoriser le site et de reclasser les salariés. Exxon a répondu qu’il engagerait la « recherche de solutions », mais on connaît à l’avance le résultat : des centaines de travailleurs sont menacés de se retrouver au chômage pour gonfler encore plus les profits considérables de ce trust pétrolier.

Cumulés sur 2022 et 2023, les bénéfices d’ExxonMobil se montent à 90 milliards de dollars. Mais les actionnaires n’en n’ont jamais assez. Avec tous ces milliards de profits accumulés, pas question que des centaines de travailleurs soient jetés à la rue !