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Leur société
Port-avions Charles-de-Gaulle : Les hausses de l'été
Avant même d'avoir été mis en service «opérationnel», le porteavions nucléaire Charles-de-Gaulle a besoin de quelques réparations. Les chaudières nucléaires ne sont pas aux normes internationales, et le pont d'envol est... trop court de quelques mètres. 500 millions de francs supplémentaires sont donc nécessaires. Ils s'ajoutent aux 19,5 milliards de francs qu'a déjà coûté le porte-avions, eux-mêmes en hausse de 15% par rapport au devis initial. 20 milliards, c'est par exemple, une somme qui permettrait à l'État de payer pendant un an plus de 100000 personnes à 8000 F par mois, charges comprises. Et encore ce total de 20 milliards ne comprend pas les armements embarqués de l'engin: hélicoptères, avions et autres missiles, eux aussi fort coûteux.
Mais pour tous ces dépassements, pas de problème: l'État paiera. Quand il s'agit d'équipements militaires, on ne compte pas, comme pour le Sida, le cancer, ou les Restaurants du coeur, sur la charité publique. Il n'est pas question non plus, comme pour la santé, de «maîtrise des dépenses» ou de «rationnements». Chirac s'est même prononcé pour la construction d'un deuxième porte-avions de ce type. C'est que, en plus de permettre à l'impérialisme français de chercher à maintenir son rôle de puissance de second ordre, de tels engins sont aussi de considérables mannes pour le business de l'armement. A la différence des retraités, des chômeurs, des malades ou des parents d'élèves, les industriels de l'armement et les militaires de haut rang n'ont donc pas de souci à se faire pour l'avenir: l'État paiera rubis sur l'ongle les gros investissements, les petits travaux d'entretien et les frais de fonctionnement.