Air France a visiblement décidé de remporter la palme de la discrimination dans les transports publics. Après avoir fait la preuve en été de son étroitesse d'esprit et de la bêtise la plus crasse en refusant l'accès au vol Paris-Lorient à un homme de 44 ans, atteint de trisomie 21, puis en voulant faire payer tarif double à un homme obèse, la compagnie réédite ses tristes exploits en s'en prenant cette fois aux sans-papiers et à leurs soutiens.

En effet, le 22 juin dernier, des passagers s'étaient mobilisés contre l'expulsion d'un sans-papiers à destination de Bamako (Mali). Le commandant de bord a alors fait appel aux forces de l'ordre pour faire sortir Armand Zvénigorodski, un soutien des sans-papiers, de l'appareil. En vain, des passagers s'y sont opposés. L'attitude hostile de ce commandant de bord n'est pas la règle. Il est arrivé bien des fois que des pilotes refusent de décoller parce qu'ils ne voulaient pas transformer leur avion en fourgon cellulaire, ils invoquaient alors des raisons de sécurité élémentaires.

Seulement, cette fois, la compagnie n'a pas voulu en rester là : elle a porté plainte contre Armand Zvénigorodski pour " aide au séjour irrégulier d'un étranger ". Du coup, ce dernier passe en procès le 30 septembre et risque de lourdes peines pour avoir simplement marqué sa solidarité à l'égard des sans-papiers.

En tout cas, Lutte Ouvrière s'associe à la pétition lancée par l'organisation " Jeunes contre le racisme en Europe ", pour exiger l'arrêt immédiat des poursuites à l'encontre d'Armand Zvénigorodski.