États-Unis : des milliards pour la guerre24/04/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/04/P11-1_bombes_cadeaux_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C56%2C600%2C394_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : des milliards pour la guerre

Après des mois d’opposition entre élus républicains et démocrates, dans un contexte de campagne électorale, les dirigeants des États-Unis se sont entendus pour ajouter près de 100 milliards de dollars à leurs dépenses militaires, dont 61 milliards d’aide à la guerre en Ukraine.

Illustration - des milliards pour la guerre

Biden à la Maison-Blanche et la majorité démocrate au Sénat n’ont jamais varié : en plus du budget colossal du Pentagone de 842 milliards de dollars pour 2024, 9 milliards de plus que ce que demandaient les généraux, les démocrates voulaient depuis des mois voter un budget complémentaire. Or les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, ne voulaient pas se prononcer en faveur d’une proposition des démocrates sans obtenir en échange un financement pour « renforcer la frontière » avec le Mexique contre les migrants qui tentent de la franchir. Les représentants trumpistes voulaient présenter leur vote pour les crédits militaires comme une victoire de leur politique anti-immigrés.

Un premier « speaker » républicain avait eu toutes les peines du monde à se faire élire à ce poste de président de la Chambre en janvier 2023, au bout de quinze tours de scrutin et de compromissions avec les trumpistes. Mais, ayant parlé de s’associer à un texte proposé par les démocrates, il a été destitué en octobre par ses collègues au profit du chrétien évangéliste Mike Johnson. Devenu speaker à son tour, ce républicain trumpiste s’est converti, d’abord discrètement puis ouvertement, aux dépenses fédérales pour alimenter l’armée ukrainienne en matériel, auxquelles il s’opposait précédemment.

Johnson, qui disait à ses électeurs qu’il fallait se méfier des mensonges de la CIA et des agences de renseignement roulant pour les démocrates, a expliqué depuis qu’il s’était informé auprès de ces mêmes agences. Il a commencé une longue manœuvre politique visant à obtenir l’aval, ou tout du moins la neutralité de Trump, pour faire voter une partie des républicains avec les démocrates en faveur de quatre paquets d’aide à la politique internationale de l’impérialisme américain, dont 61 milliards d’aide militaire à l’Ukraine.

Pendant ces mois de tergiversations le président ukrainien Zelensky s’est plaint sur tous les tons de l’absence d’aide des États-Unis pour expliquer les reculs de son armée, et Biden a rejeté publiquement la faute de ce retard sur Trump et son influence sur le parti républicain. Pourtant le flot de matériel militaire américain en direction du front ukrainien ne s’est jamais interrompu. Depuis l’été 2021, et donc avant même l’invasion russe de l’Ukraine, le Pentagone, agissant en vertu des pouvoirs exécutifs du président Biden, a envoyé 55 paquets de matériel à l’armée ukrainienne.

Le rythme des livraisons s’est accéléré à partir de février 2022, avant de ralentir un peu ces derniers mois, pendant que les jeux de pouvoir se déroulaient à Washington. Le dernier lot, en cours de livraison, comprend tout de même des missiles antiaérien Stinger, des roquettes longue distance pour lanceur Himars, des roquettes antichar et des obus d’artillerie de 155 mm, dont certains chargés de sous-munitions.

La majeure partie des 61 milliards de dollars nouvellement votés vont revenir aux industriels américains de l’armement sous forme de commandes. L’aide aux généraux ukrainiens est un élément de la politique militaire des États-Unis, première puissance impérialiste, en vue de défendre leur domination planétaire.

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