Éducation : les ministres passent, le manque d’enseignants reste17/07/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/07/une_2920-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation : les ministres passent, le manque d’enseignants reste

À l’issue des concours de recrutement, il manque 3 185 enseignants pour la rentrée 2024. Cela n’a pas empêché le ministère d’intituler cette année sa circulaire de rentrée : « ne laisser aucun élève au bord du chemin », montrant ainsi à quel point il se moque éperdument des enseignants comme des élèves et des parents.

Les rentrées scolaires se font dans des conditions de plus en plus désastreuses, le manque d’enseignants se cumulant d’année en année. En septembre 2024, les académies les plus pénalisées seront encore une fois celles où la population affronte déjà tous les problèmes, là où le chômage est massif et les services publics à l’abandon : Mayotte, la Guyane, Créteil et en partie Versailles. Tous les niveaux seront touchés : 1 350 enseignants manqueront à l’appel en maternelle et primaire et 1 575 en collège et lycée. Dans le secondaire il manquera particulièrement des enseignants en mathématiques et en lettres classiques.

L’année scolaire qui s’achève aura été marquée par les tentatives de Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castéra et finalement Nicole Belloubet pour imposer leur « choc des savoirs ». Mais le seul choc auquel on assiste aujourd’hui est celui provoqué par la fuite de ceux qui transmettent ces savoirs, qui s’est poursuivie dans la plus parfaite indifférence de ces ministres. Ils se sont contentés de s’en remettre comme d’habitude au recrutement de contractuels sous contrat précaire pour, peut-être, boucher les trous l’an prochain.

La situation dans l’Éducation est la même qu’à l’hôpital ou dans d’autres services publics indispensables : le manque de personnel entraîne des conditions de travail difficiles, qui à leur tour font fuir une partie de ceux qui pourraient venir. C’est particulièrement le cas dans les quartiers difficiles. À cela s’ajoute l’insuffisance des salaires.

Face à ce triste bilan, enseignants, parents et élèves devront une fois de plus ne compter que sur leur propre lutte : grèves, manifestations et occupations d’écoles sont d’ores et déjà à l’ordre du jour.

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