Éducation : des milliers de suppressions de classes19/03/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/03/une_2955-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation : des milliers de suppressions de classes

Enseignants et parents d’élèves manifestent dans différentes régions contre les 470 suppressions de postes programmées dans les écoles, qui pourraient entraîner la fermeture de près de 5 000 classes à la rentrée de septembre 2025.

En janvier, pour justifier son refus de censurer le gouvernement Bayrou, le Parti socialiste avait notamment invoqué l’abandon des 4 000 suppressions de postes prévues par Barnier. On voit aujourd’hui ce que valaient ces promesses. La sénatrice PS de Seine-Saint-Denis a interpellé Élisabeth Borne, devenue ministre de l’Éducation, sur la fermeture prévue de 273 classes en septembre dans son département, contre seulement 180 ouvertures, soit au total près de 100 classes en moins. À Paris, 180 classes doivent fermer, en conséquence de la suppression de 110 postes d’enseignants. De nombreuses écoles de communes en milieu rural sont touchées.

En réaction, 200 personnes sur les 600 habitants que compte Saint-Pierre d’Eyraud, en Dordogne, se sont rassemblées le 9 mars devant l’école, dans un département où sont annoncées douze fermetures de classes. À Saizerais, commune de 1 500 habitants en Meurthe-et-Moselle, le maire a protesté en constatant : « Nous avons procédé à un regroupement scolaire qui a coûté 100 000 euros l’an dernier […] et, du jour au lendemain, on nous annonce la fermeture d’une classe. »

La ministre de l’Éducation justifie les fermetures par une diminution de 80 800 élèves dans les écoles primaires. Elle prétend que ces fermetures entraîneraient… une amélioration du taux d’encadrement, qui passerait, selon les calculettes ministérielles, de 6,05 enseignants pour 100 élèves à 6,1. On se demande bien pourquoi le nombre d’enseignants qui se mobilisent est plus important que l’an dernier, avec souvent à leurs côtés des parents et des élus locaux. « Dans la même classe, j’ai des élèves en très grande difficulté, d’autres excellents, d’autres en situation de handicap ou avec des dispositifs particuliers… On se sent dépassé », a dit à la presse une enseignante, qui redoute aussi des phénomènes de violence dans des classes surchargées.

La baisse démographique, si baisse il y a, pourrait donner l’opportunité d’améliorer les conditions d’éducation et de fournir aux enfants des milieux populaires les ressources qu’ils ne peuvent pas trouver à la maison. Mais la priorité des gouvernants est de faire des économies pour pouvoir consacrer les ressources à choyer les capitalistes, en particulier ceux de l’industrie d’armement.

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