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- Lutte ouvrière n°2906
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Leur société
Déficit public : taxer les travailleurs, épargner les plus riches
Après la publication du déficit 2023, qui s’élève à 154 milliards d’euros, le gouvernement veut trouver de l’argent.
Pour mieux faire les poches des classes populaires, le gouvernement fait semblant de chercher aussi du côté des plus riches. Alors, mardi 2 avril, le Premier ministre Attal a créé une mission parlementaire pour « taxer les rentes ».
Le mot « rente » permet d’éviter de parler des profits capitalistes. Pourtant, les groupes du CAC 40 ont réalisé 153,6 milliards d’euros de profits en 2023, en partie grâce à l’argent public. L’argent qu’il faudrait prendre est là mais il n’en est évidemment pas question. Attal détourne donc l’attention vers les « superprofits », ou encore les rachats d’actions. Il s’agit de cette pratique fréquente consistant à racheter les actions de ses propres entreprises pour faire monter leur cours en Bourse et donc la fortune des actionnaires.
Mais rien n’est encore fait. On peut même parier sans risque que les richesses des actionnaires ne seront pas égratignées. Depuis des années, les gouvernements agitent parfois ce sujet sans jamais aller plus loin. De Chirac, qui parlait des « patrons voyous », jusqu’à Hollande et sa taxe sur les dividendes à 3 %, qui a été annulée cinq ans après et remboursée aux entreprises, tous les gouvernants ont montré la même servilité envers les capitalistes.
C’est même pour continuer à les arroser d’argent public que la dette de l’État grandit. Chaque année des centaines de milliards servent à augmenter leurs fortunes, que ce soit en exonérations de cotisations, en crédit impôt recherche ou sous une autre forme. Ce sont ceux-là qu’il faut faire payer pour cette dette qui ne concerne pas les travailleurs.