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Leur société
Darmanin : surenchère sécuritaire
Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a jugé trop légères les premières condamnations des auteurs de violences suite à la victoire du PSG car elles se sont limitées à des peines de prison avec sursis.
Quatre personnes ont ainsi été condamnées dès lundi 2 juin à des peines de 2 à 8 mois de prison avec sursis, et 500 euros d’amende. Darmanin a remis en avant les propositions de réforme faites il y a quelques semaines, comprenant la suppression du sursis et la mise en place de condamnations minimales systématiques dès la première peine, l’équivalent des peines plancher de Sarkozy. Cette dernière mesure a été reprise par le Premier ministre, François Bayrou.
Darmanin a accumulé ces derniers temps des propositions sécuritaires en tout genre : louer des places de prison à l’étranger, faire contribuer financièrement les détenus, installer des préfabriqués pour augmenter le nombre de places, supprimer l’argent liquide pour lutter contre le narcotrafic, ouvrir une prison de haute sécurité en Guyane…
Mais le milieu de la justice, des magistrats aux gardiens de prison, se rend bien compte que les effectifs demeurent insuffisants pour désengorger les tribunaux, ou pour gérer les prisons surpeuplées. Réagissant aux propositions de Darmanin, un juge a estimé que supprimer le sursis impliquerait d’envoyer 130 000 personnes supplémentaires en prison, alors que les conditions de détention sont déjà indignes, avec 5 000 matelas par terre, et un taux d’occupation de 133 %.
Quant à résoudre les problèmes de la délinquance, que la prison nourrit autant que la rue, ce n’est certainement pas le problème de Darmanin, qui se moque bien de ce que vivent les quartiers populaires où la misère, le chômage, le désœuvrement font des ravages.
L’objectif de Darmanin est seulement d’exploiter des faits divers pour afficher des postures de fermeté face à l’électorat réactionnaire, en espérant ainsi se trouver le mieux placé pour l’élection présidentielle de 2027. Mais la concurrence est rude et ils sont nombreux, de Retailleau à Wauquiez et Attal, à aller chercher leurs propositions dans les poubelles de l’extrême droite.