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Continental AG : restructuration pour le profit
Le groupe Continental AG, un des géants mondiaux des équipementiers automobiles, avec plus de 200 000 salariés répartis sur tous les continents, vient d’annoncer que toute la production regroupée dans sa branche dite « Automotive » sera sortie du groupe avant la fin 2025.
Dans un premier temps, Continental sera actionnaire à 100 % de la nouvelle société, mais jusqu’à quand ? 102 000 salariés sont concernés, et plus de la moitié du chiffre d’affaires du groupe. De fait, Continental ne garderait que sa division pneumatique et ses dérivés de production en caoutchouc. Avec le tiers du chiffre d’affaires, cette branche pneumatique rapporte les deux tiers des bénéfices du groupe, et son taux de rentabilité était monté jusqu’à 21 %, un taux digne de l’industrie du luxe.
Le groupe n’est pas du tout en difficulté financière ou industrielle. Son chiffre d’affaires, en augmentation en 2024, devrait atteindre 42 milliards d’euros ; les résultats du 3e trimestre 2024 sont en hausse de 11 % sur les prévisions, avec des profits frôlant les 4 milliards d’euros. Seulement voilà, les grands capitalistes, les grands actionnaires et les banques en veulent toujours plus. Et aujourd’hui, le groupe tente par tous les moyens de faire remonter le cours de l’action.
Depuis plus de deux ans, le groupe vit donc au rythme des restructurations. Il a commencé à se débarrasser de toutes ses fabrications traditionnelles liées aux voitures thermiques, regroupées dans sa division Vitesco, dont 1 500 salariés à Toulouse et sa région sont dans l’incertitude pour leur avenir. Des milliers d’emplois ont été supprimés en Allemagne. Le groupe parlait de se recentrer sur les « productions d’avenir » et avait investi des milliards. Mais les actionnaires ont sans doute trouvé que la rentabilité n’était pas à la hauteur. Les suppressions d’emplois n’ont jamais cessé dans le groupe.
Les déclarations rassurantes ne sont pas une garantie, le passé est là pour le rappeler. Pour autant, les travailleurs de Continental, comme les autres travailleurs dans tous les secteurs, ne sont pas désarmés. Ils sont et ils restent indispensables. Ce sont bien eux qui font marcher la société et qui ont les moyens d’imposer un autre rapport de force.