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- Lutte ouvrière n°2955
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Leur société
Conclave sur les retraites : palabres et faux-semblants
Jour après jour, le conclave sur la réforme des retraites, concédé par Bayrou au PS comme prétexte pour ne pas le censurer, se vide de son contenu. Pour autant, il est vrai, qu’il en ait eu un jour.

C’est Bayrou lui-même qui lui a encore porté un coup en répondant catégoriquement « non » à la question de savoir s’il est envisageable de ramener à 62 ans l’âge de départ. Gaffe ou non, cette déclaration revenant à confirmer que le conclave n’est qu’un faux-semblant a déchaîné les réactions du côté de la gauche et des dirigeants syndicaux. La CGT y a vu une « trahison de ses engagements », la CFDT s’est interrogée et a jugé « incompréhensible » la réponse du premier ministre. L’Unsa s’est étonnée du fait que Bayrou « prend fait et cause pour les employeurs au détriment des travailleurs et hypothèque l’avenir de la concertation ». Du côté des partis de gauche, le PS a dénoncé un « mensonge », une « trahison ». Mais on a du mal à croire qu’il ait à quelque moment attendu quoi que ce soit de cette mascarade.
Les dirigeants de la gauche et des syndicats font mine de s’étonner que ce conclave se révèle pour ce qu’il est : du mauvais théâtre. Ceux de FO l’ont pourtant quitté dès le premier jour, et le 18 mars, l’organisation patronale U2P l’a quitté à son tour, en en profitant pour appeler à « des mesures drastiques pour rétablir l’équilibre des comptes sociaux ». En fait, les organisations patronales ont brillé par leur absence lors d’une grande partie des réunions.
La CGT et d’autres organisations de salariés vont- elles à leur tour quitter ce conclave dont Bayrou lui-même a avoué qu’il n’a aucun sens ? Même dans ce cas, il leur resterait à expliquer aux travailleurs, qu’elles prétendent représenter, pourquoi elles tiennent tant à leur faire prendre des vessies pour des lanternes.