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Leur société
Chômeurs : toujours dans le viseur d’Attal
Le 9 avril, en dépit des prolongations, les négociations triennales au siège du Medef entre patronat et confédérations syndicales sur l’assurance-chômage n’étaient pas terminées.
S’il n’était pas difficile de savoir de quel côté venait le blocage, il était aussi simple de comprendre que, en embuscade, le gouvernement attendait de reprendre la main sur le sujet.
Dans le viseur du gouvernement, les chômeurs actuels ou futurs peuvent s’attendre, de toute façon, à une nouvelle salve de mauvais coups. Macron, Le Maire et Attal jouent sur du velours. Même en cas d’accord paritaire, une lettre de cadrage gouvernementale viendra imposer leurs vues et, faute d’accord, le gouvernement pourra décider à loisir, et de l’usage de l’excédent de caisse (1,1 milliard d’euros en 2024) et de la manière d’indemniser les chômeurs.
C’est de l’escroquerie car la caisse de l’Unedic-assurance chômage, destinée à indemniser les travailleurs sans emploi, est remplie grâce au travail de ceux qui en ont un. Qu’il s’agisse des cotisations dites patronales (en moyenne 4,05 % du salaire brut au-dessus de 1,6 smic) ou de la part versée par l’État sur la CSG récupérée depuis que la cotisation salariale a été abolie en 2019, ces sommes sont le résultat direct du travail salarié. Leur utilisation pour l’indemnisation des travailleurs privés d’emploi n’est pas un cadeau, mais un simple retour. Mettre la main sur elles revient à voler littéralement les chômeurs, actuels et à venir.
Mais ce petit magot intéresse vivement le gouvernement soucieux de récupérer l’argent à distribuer à ses amis capitalistes. Ainsi, 12 milliards de ponctions sont déjà prévues dans les trois prochaines années sur le budget de l’Unedic. En disposer sans avoir le moindre compte à rendre aux « partenaires sociaux », comme il dit, serait une facilité de plus. Mais, surtout, Attal a déjà lourdement balisé le terrain et de nouvelles attaques contre les chômeurs, en particulier les chômeurs âgés, sont en préparation. Réduction de la durée d’indemnisation, augmentation du temps de travail nécessaire pour ouvrir des droits, recul de deux ans de l’âge donnant droit à une indemnisation plus longue des chômeurs seniors, le menu empoisonné est prêt. En supplément gratuit, non content de menacer les travailleurs dans leur ensemble en s’en prenant aux sans-emploi, ce gouvernement tente d’introduire le fiel de la division.