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Les nôtres
Notre camarade Jean-Claude Hamon
Jean-Claude Hamon, que nous appelions Morny, est décédé le 4 avril 2024, à l’âge de 87 ans.
Issu d’une famille ouvrière parisienne, Jean-Claude avait commencé à travailler à 17 ans à la Compagnie française Thomson-Houston, à Gennevilliers. Il y avait fait la rencontre d’un ancien militant de l’Union communiste, Gustave Gelé, qui avait gagné le jeune révolté qu’il était aux idées communistes.
Jean-Claude fut alors présenté à Robert Barcia et Pierre Bois avec lesquels il allait militer toute sa vie. En 1956, il fit partie de ceux qui fondèrent le groupe Voix ouvrière. Après avoir travaillé dans différentes entreprises de la région parisienne, il parvint à se faire embaucher à la Régie nationale des usines Renault à Boulogne-Billancourt en septembre 1957, comme stagiaire agent technique. Son objectif était celui de notre courant politique : militer dans le bastion des staliniens afin d’y défendre les idées et le programme trotskystes.
Jean-Claude œuvra à la création des bulletins Voix ouvrière notamment dans les bureaux de Renault aux côtés de Pierre Bois, avec lequel il milita dans la même section CGT. En 1961, il en fut exclu, suite à la dénonciation d’un stalinien de l’entreprise qui lui reprocha sa participation aux bulletins de Voix ouvrière.
C’était aussi la période de la guerre d’Algérie. Jean-Claude participa aux manifestations contre l’OAS de février 1962, dont celle de Charonne où la répression fit huit morts.
De plus, il contribua au développement de l’organisation aussi en province, commençant un bulletin Voix ouvrière à Michelin à Clermont-Ferrand. En mai 1968, il fut de la vingtaine d’ouvriers qui lancèrent la grève à Renault Billancourt. Pendant les événements, il réunit un groupe de travailleurs grévistes sur l’usine. Il fit partie de ceux qui, par leurs huées et leurs sifflements, empêchèrent Georges Séguy de faire reprendre le travail à la suite des accords de Grenelle lors de l’assemblée générale du 27 mai à Billancourt. Après la grève, il participa à un comité d’action qui regroupait une douzaine de travailleurs de Renault ; certains animèrent le bulletin Le Porte-Voix, toute référence à l’organisation Voix ouvrière qui venait d’être dissoute étant dès lors interdite.
Faute de pouvoir réintégrer la CGT très violemment antigauchiste, Jean-Claude reprit une activité syndicale à la CFDT Renault et fut délégué du personnel au 2e collège pour les techniciens de 1969 à 1983. Il milita lors des grèves des OS de l’île Seguin en 1971 et 1973 ; il prit part aussi aux grèves de 1972 contre l’assassinat du militant maoïste Pierre Overney tué devant les grilles de l’usine de Renault-Billancourt, des grèves auxquelles la CGT n’avait pas appelé.
Souvent candidat de Lutte ouvrière aux élections, Jean-Claude est resté jusqu’au bout membre des organes de direction de Lutte ouvrière.
Tenace, discret, toujours disponible pour discuter avec les camarades et les aider dans leurs tâches, il était curieux de tout. Il aimait la musique classique, les poèmes de Prévert, le théâtre, participait à l’animation théâtrale à la fête de Lutte ouvrière. Il aimait les animaux, les randonnées, la nature. Nous ne l’oublierons pas.