Le mouvement a éclaté spontanément, suite aux propositions de la direction en matière de salaire. Il a été suivi par près de 90 % des ouvriers, qui réclamaient 150 euros pour tous et un 13^e mois. La direction a refusé toute négociation pendant une semaine, puis a proposé 100 euros brut et refusait toute autre avancée. La grève s’est donc poursuivie pendant deux autres semaines. Période durant laquelle la direction a multiplié les pressions sur les intérimaires et les travailleurs détachés pour maintenir la production, sans y parvenir.

Ce n’est que le mercredi 24 avril que la direction a cédé. Les ouvriers ont obtenu 3,7 %, avec un minimum de 120 euros brut pour tous, une prime de « partage de la valeur », dite prime Macron de 700 euros, avec l’accord de mise en place d’un 13^e mois avant la fin d’année. Par ailleurs, le maintien d’un certain nombre de primes, la prise en charge de trois jours de grève par le patron et le lissage des jours de grève restants sur le reste de l’année ont permis de compenser en partie les pertes de salaire.

Durant toute la grève, les grévistes ont montré une détermination intacte, organisant notamment des collectes de soutien auprès des automobilistes sur les ronds-points proches de l’usine. Toutes les actions et décisions étaient prises collectivement, permettant d’unir les travailleurs des différents services.

Pour tous, cette grève a été une réussite et a changé le rapport de force avec une direction qui croyait avoir jusque-là tous les pouvoirs.