« Une inspection annoncée des semaines avant, c’est n’importe quoi. C’est un simulacre, du théâtre, c’est ridicule », a dénoncé Alain Esquerre, le lanceur d’alerte qui avait révélé les violences physiques et sexuelles dont étaient victimes les élèves de l’établissement scolaire catholique Notre-Dame de Bétharram.

Il a fallu près de trente ans pour que la maltraitance subie par les élèves soit rendue publique. Pourtant, en 1996, le père d’un adolescent avait porté plainte contre un surveillant qui avait crevé le tympan de son fils en lui donnant une gifle. À cette époque déjà, une enquête administrative diligentée par le ministre de l’Éducation, un certain François Bayrou, avait fait long feu. « Cette inspection était bidon, artificielle », avait protesté le père de l’élève, les membres du personnel ayant été avertis de la venue d’un inspecteur.

L’enquête menée ce mois-ci « doit porter sur le fonctionnement actuel de l’établissement », a déclaré la rectrice de l’académie de Bordeaux. Et si la date de l’inspection a été annoncée des semaines avant sa tenue, c’était uniquement « pour permettre au personnel de se mettre à la disposition des inspecteurs. » Ben voyons, seuls les méchants détracteurs athées de cet établissement peuvent penser que ce répit a pu laisser largement le temps aux brutes qui s’en sont pris aux enfants de faire disparaître des documents compromettants !

Tout devrait être parfait à présent puisque l’établissement n’aurait plus rien à voir avec les violences passées exercées sur les élèves. N’a-t-il pas d’ailleurs été rebaptisé Le Beau Rameau ?