Autoroute A69 : juges et politiciens roulent avec les patrons18/12/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/12/une_2942-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Autoroute A69 : juges et politiciens roulent avec les patrons

Les opposants à l’autoroute A69 dénoncent les destructions et les dégâts environnementaux causés par sa construction entre Castres et Toulouse.

Les promoteurs de ce projet d’une cinquantaine de kilomètres vantent une réalisation qui selon eux devrait permettre aux usagers de raccourcir de vingt minutes leur temps de trajet. Après de nombreuses actions sur la zone du tracé, les opposants au chantier étaient encore un millier à manifester dimanche 15 décembre dans les rues de Toulouse pour demander sa suspension.

Ceux qui prendront cette autoroute économiseront peut-être du temps mais devront débourser près de 17 euros pour l’aller-retour. Le tarif est exorbitant pour ceux qui l’emprunteront quotidiennement. Quant à ceux qui voudront éviter le péage, ils devront à nouveau traverser deux villes situées sur le trajet car leurs contournements, aujourd’hui gratuits, seront intégrés dans le tracé de l’A69 !

Tout récemment, la rapporteuse publique, une magistrate dont les avis sont généralement suivis, a recommandé l’arrêt immédiat des travaux. Pour elle, il n’y a pas de « raison impérative d’intérêt public majeur » justifiant la construction de l’A69. Mais les juges du tribunal administratif ont décidé de ne rien décider et ont reporté sans date précise leur délibéré, ce qui permet à NGE, un poids lourd du BTP, de poursuivre des travaux déjà bien engagés.

Parmi les partisans de ce projet, Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie, jamais avare de subventions publiques au patronat local, a aligné 6 millions d’euros. Elle vante le « désenclavement du sud du Tarn ». Mais surtout le patron du groupe pharmaceutique Pierre Fabre, un des gros employeurs de la région, paye des pages entières dans le journal local pour menacer de « remettre en cause le développement local » de son entreprise en cas d’arrêt du chantier.

Ce patron est à la manœuvre depuis l’origine de ce projet dont il serait le principal bénéficiaire, lui dont une noria de camions transporte les médicaments et les produits parapharmaceutiques, autre vache à lait du groupe. Il a d’ailleurs reconnu participer au capital du futur concessionnaire de l’autoroute aux côtés d’autres patrons du Tarn. Quant à la commission d’enquête parlementaire sur l’A69, elle est présidée par Jean Terlier, un député macroniste dont la femme est… une cadre dirigeante du groupe Pierre Fabre !

Des patrons qui font du chantage à l’emploi, des juges et des politiciens à leur service, cette autoroute est surtout destinée à… accélérer les profits !

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