Argentine : Milei s’en prend aux retraités19/03/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/03/une_2955-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Dans le monde

Argentine : Milei s’en prend aux retraités

Vingt personnes blessées, dont une gravement, plus de 100 arrestations, tel est le bilan de la répression, menée mercredi 12 mars par la police du gouvernement Milei, d’une manifestation de retraités dans les rues de Buenos Aires.

Ce jour-là, comme tous les mercredis depuis presque un an, des retraités manifestaient à Buenos Aires, devant le Congrès, pour protester contre le gel de leurs pensions et contre la suppression en décembre dernier de l’accès des plus pauvres à la gratuité de certains médicaments. Ces deux mesures ont été décidées par le gouvernement du président d’extrême droite, en dépit des conséquences catastrophiques de la dévaluation du peso de plus de 50 %, décidée dès le début de son mandat. Près des deux tiers des retraités ne touchent en effet que la pension minimale, un peu plus de 280 euros par mois, plus une prime d’une soixantaine d’euros alors que les prix se sont envolés, en particulier ceux des médicaments.

Depuis quelque temps, le nombre de manifestants du mercredi tend à grossir et les incidents avec la police se multiplient. Celle-ci s’en prend aux retraités au nom de la nouvelle loi « anti-piquets » qui permet en fait d’interdire n’importe quelle manifestation. L’image, partagée massivement sur les réseaux sociaux, d’un retraité arborant un maillot de l’équipe de football de l’Atletico Chacarita Juniors, passé à tabac par des policiers il y a quelques semaines, a produit un résultat inattendu, du moins par le gouvernement. Cette fois, des centaines de supporters de clubs de football, dont les deux plus populaires du pays, River Plate et Boca Juniors, se sont mobilisés, révoltés par le sort fait à leurs anciens. Ils ont fait circuler une vidéo de Maradona affirmant en 1992 : « Je défends les retraités, il faut être un sacré lâche pour ne pas les défendre »… et ont rejoint le cortège des retraités. Face à la répression policière, ils ont affronté les gaz lacrymogènes, les canons à eau et les tirs de balles en caoutchouc pendant plusieurs heures.

La ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich, a eu beau accuser les clubs « ultra » des supporters d’être venus là « pour tuer », la sympathie populaire s’est exprimée du côté des manifestants. Une partie de la nuit, des concerts de casseroles ont retenti dans divers quartiers de la capitale pour protester contre cette répression brutale.

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