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Argentine : Inondations meurtrières
Vendredi 7 mars, la ville portuaire argentine de Bahia Blanca, 350 000 habitants, située à 600 km au sud de la capitale Buenos Aires, a été frappée par des pluies torrentielles.
Il a plu en quelques heures l’équivalent de ce qui tombe en une année, et la rivière Maldonado, qui traverse la ville, est sortie de son lit en dévastant tout. L’eau est montée par endroits jusqu’au toit des maisons, les voitures étaient emportées ou retournées. Le bilan provisoire de ce chaos était de 16 morts, 100 disparus, un millier de personnes et tout un hôpital évacués par l’armée. La majorité des morts sont des personnes âgées qui vivaient en maison de retraite ou en foyer, surprises par la montée rapide des eaux.
Le président Milei qui, depuis son arrivée aux affaires, a surtout aggravé l’inflation et le taux de pauvreté, est aussi un climato- sceptique qui entend scier « à la tronçonneuse » tout ce qui relève de l’État. Mais vu la situation, il a dû décréter trois jours de deuil national et envoyer des produits de première nécessité ainsi qu’un hôpital mobile via l’armée de l’air.
Lundi 10 mars, on recherchait deux fillettes, de 1 et 5 ans, emportées par le flot. Le lendemain, le reflux commençait dans la ville portuaire mais les localités voisines restaient inondées. Deux millions d’hectares de cette riche région agricole ont été endommagés et au cours des opérations de nettoyage il fallait évacuer jusqu’à 1,5 mètre de boue.
Selon une spécialiste de la politique environnementale de la ville d’Ituzaingo, près de Buenos Aires, ce désastre est « un exemple clair du changement climatique » auquel il faut se préparer, en mettant en place des systèmes d’alerte efficaces. Mais on ne peut guère compter sur un gouvernement dont la seule perspective est la réussite financière du capital privé. En décembre 2023, Bahía Blanca avait déjà subi une violente tempête qui avait tué 13 personnes et provoqué de gros dégâts. Depuis, rien n’a été fait. Le maire de la ville parle de 370 millions de dollars indispensables pour la relever. Milei lui en propose… six !
Pour la ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich, dont la spécialité est la répression des nombreux manifestants opposés à la présidence Milei, aucune infrastructure ne peut supporter un « phénomène climatique qui détruit tout ». Elle entend donc continuer à ne rien faire. Ce gouvernement veut une économie capitaliste délivrée de toutes contraintes, quitte à aggraver encore les catastrophes climatiques et leurs conséquences.