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- Lutte ouvrière n°2955
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Leur société
Amiante dans les écoles : ni prévoyance ni moyens
Dans une conférence de presse tenue le 13 mars, une intersyndicale de l’éducation nationale a demandé que des mesures soient prises concernant la présence d’amiante dans les écoles.
En effet, à ce jour, plus de 82 % des bâtiments scolaires construits avant l’interdiction de l’amiante en 1997 sont potentiellement concernés. Pour le Snes-FSU « il n’y a pas vraiment de politique de prévention de l’Éducation nationale sur cette question. » Le ministère lui-même reconnaît que pour les 32 000 écoles, collèges et lycées (sur 58 000) qui ont répondu à une enquête à propos de la présence d’amiante dans le bâti scolaire, plus de la moitié ne possédaient aucune information sur ce point, comme par exemple le document technique amiante (DTA), pourtant obligatoire pour tous les bâtiments dont le permis de construire a été déposé avant le 1er Juillet 1997. Pire, lorsque des membres du personnel font usage de leur droit d’alerte et se mobilisent pour faire respecter la loi quand il y a danger, il est fréquent que l’administration en nie la réalité et refuse de reconnaître la légitimité du droit de retrait ! De même, lorsque des enseignants ou des employés sont atteints de pathologies du fait de leur exposition à l’amiante sur leur lieu de travail, la reconnaissance de leur maladie professionnelle est un véritable parcours du combattant.
Les syndicats enseignants demandent aussi l’intervention de l’État pour réaliser les travaux de désamiantage nécessaires. « Dans les petites communes rurales, les coûts de désamiantage étant très élevés, les maires n’ayant pas les moyens préfèrent fermer leurs écoles. » explique un représentant de la CFDT. Dans un lycée de la Roche-sur-Yon la collectivité territoriale a carrément refusé des actions correctives, affirme Sud Éducation. Et on pourrait ainsi multiplier les exemples.
Le ministère affirme que « des actions correctives vont être mises en œuvre sur plusieurs années. » Mais SUD donne l’exemple de deux collèges de la Sarthe où des actions correctives avaient été préconisées en 2017 et où, huit ans après, rien n’a été fait. On peut légitimement douter de la volonté réelle de l’État alors que ce sont les associations de victimes de l’amiante, telle l’Avalé 13 dans l’agglomération marseillaise, qui les premières avaient alerté les pouvoirs publics et les usagers sur les dangers de la présence d’amiante dans les écoles ; les syndicats enseignants nationaux avaient alors suivi. Alors, seule l’action conjointe des enseignants et des parents d’élèves pourra contraindre l’État à consacrer à cette question de santé publique les moyens financiers nécessaires.